Eric Chomette, pisteur à Super-Besse (Puy-de-Dôme) ne supporte plus le manque de civisme de certains skieurs
![Eric Chomette, pisteur à Super-Besse (Puy-de-Dôme) ne supporte plus le manque de civisme de certains skieurs](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/reportage-avec-les-pisteurs-secouristes-de-super-besse_5924638.jpeg)
Depuis 1979, Éric Chomette enfile chaque hiver la tenue de pisteur. S’il aime son métier avec passion, la lassitude face à la montée de comportements irresponsables commence à se faire sentir…
Eric Chomette est responsable du poste de secours de la station de Super-Besse, alors dès que l'on évoque les questions de sécurité sur les pistes, le pisteur ne joue pas à la langue de bois.
On vous sent agacé par ces nouveaux morts sur les pistes ? « Quand on apprend qu’une fillette de 5 ans a perdu la vie en apprenant le ski, ça me met hors de moi. Cela me révolte. Et je vous passe tous ceux qui prennent la fuite après les accidents, comme sur la route... »
Ce type d’accident pourrait-il être évité ? « Bien sûr ! Beaucoup de skieurs se surestiment. Ils ont fait du ski deux fois dans leur vie et c’est la fête ! Un skieur moyen ne contrôle plus rien sur une plaque de glace. Près de 80 % des gens qui skient ont ce profil. »
Vous faites pourtant votre maximum pour sécuriser les pistes. « On ne peut pas faire plus ! On installe chaque hiver près de 600 matelas de protection partout où cela nous paraît dangereux, notamment sur les 320 canons à neige. On ajoute des kilomètres de filets et des banderoles géantes à chaque intersection. Mais bon, les gens s’en fichent, certains mettent des coups de bâton dessus… ou, pire, nous les volent… »
Outre la prévention, vous portez secours aux blessés, quelle est la fréquence ? « On sort environ 350 fois par saison, principalement pour des entorses du genou ou des traumatismes crâniens. Beaucoup arrivent à se rendre seuls chez le médecin. La majorité des accidents ont lieu vers 16 heures, par beau temps, avec de la neige bien froide, quand la fatigue se fait sentir. »
Avez-vous l’impression que les choses empirent ? « Oui, c'est de pire en pire. Les pistes sont des boulevards avec de plus en plus de monde. Avant, les bosses freinaient les skieurs et le matériel était moins performant. Puis, les gens sont très individualistes, ils ne viennent plus au ski pour amortir leur forfait. Il faut aller vite, coûte que coûte, sans aucun respect de rien, ni de personne. Certains n'ont aucun respect de rien, ni du matériel mis en en place. Dans ce contexte, on ne peut pas faire de miracle… »
Carole Eon