Rivet, les grandes dates de construction d'un quartier HLM de Brive (Corrèze), symbole de modernité
La naissance de ce quartier briviste a été retracée grâce aux travaux de l’atelier « Rivet d’hier et d’aujourd’hui » du centre socioculturel.
« Dominant la ville comme le Parthénon d’Athènes, Rivet est un quartier où le soleil brille pour tout le monde. » C’est par ces envolées lyriques et un brin exagérées que le journal municipal résumait à l’époque la construction d’un nouveau quartier briviste.
L’histoire de ce chantier monumental a été retracé grâce aux travaux de l’atelier « Rivet d’hier et d’aujourd’hui » du centre socioculturel du quartier, animé par Ali Chetioui.
Réponse à une dynamique démographiqueFace à un accroissement démographique rapide à la fin des années soixante, la cité gaillarde souhaitait éviter une urbanisation désordonnée. Elle décide donc de concevoir de nouvelles zones d’habitations, sur sa partie ouest. Après l’aménagement du quartier de Tujac, la municipalité se tourne dès le début des années soixante-dix vers la colline de Rivet, avec la construction de 150 premiers logements HLM. La mairie se tourne vers la colline de Rivet dès le début des années soixante-dix. Photo : Les Archives municipales.
Un projet architectural exemplaireLe site choisi pour cette opération bénéficie d’une très belle vue sur Brive et la plaine de la Corrèze. Il est intégralement orienté au sud et à l’ouest, ce qui lui assure un ensoleillement maximum. La ville de Brive souhaitait y créer une cité satellite avec un projet architectural exemplaire. Une Zone d’aménagement concertée était créée en 1972 avec comme objectif ambitieux la construction de 2.000 logements.
Le projet architectural retenu opte pour la forte urbanisation du secteur le mieux exposé, avec une même forme d’habitat et le maintien des grandes surfaces boisées.
Les constructions les plus hautes, n’excédant pas cinq étages sont situées aux abords de l’HLM existant à Rivet. Puis, la hauteur des autres bâtiments est décroissante jusqu’au village de Chanoux (habitat individuel). L’alignement de rues, le cheminement piéton, tout est extrêmement soigné. Le fort dénivelé du terrain pousse vers la création des parkings sous dalles ou au sous-sol des immeubles.
Rivet était conçu comme un quartier moderne à visage humain. Photo : fonds du Centre socioculturel
Une mini-révolution dans les logements HLMLa plus grande partie de ce programme fut conduite sur 30 hectares de terrains situés autour du hameau de Rivet, le plus en pente, mais également les mieux exposés. Le programme établi par la SEMABL prévoyait la construction de 1.000 logements, dont une partie en collectif et une autre en individuel, comme des équipements scolaires, sportifs et socio-éducatifs et des surfaces commerciales, administratives et artisanales.
La crise économique freine la mise en place de la poursuite du chantier. Celle-ci est finalement engagée en 1977-1978, par l’Office public d’HLM qui adhère au programme « Modèles Innovation » du ministère de l’Équipement. L’Office retient le modèle « Plateau libre » pour entreprendre la construction de 103 logements en février 1978. L’architecture des cinq immeubles qui composent ce projet est complètement différente de celles des bâtiments HLM réalisés jusqu’alors. Aux façades rectilignes et rigides qui caractérisaient les constructions antérieures succèdent des volumes variés, des décrochés, des loggias et surtout des pans de toiture traditionnelle. La finition des appartements est plus soignée et l’aménagement intérieur plus agréable.L'un des chantiers de construction à Rivet. Photo : fonds du centre socioculturel.
Modernité et confortLa troisième tranche du chantier, composée de 100 nouveaux logements a démarré en janvier 1979. Ces appartements bénéficiaient de très grandes terrasses privatives. C’est également le premier ensemble à disposer d’une chaufferie collective.
En décembre 1982, commence le chantier de construction du centre névralgique du quartier, la Place des Arcades, avec ses 83 logements et 79 parkings au sous-sol, loués en juillet 1984. Avant, un centre commercial de 1.200 mètres carrés est mis en place au rez-de-chaussée.
Une offre riche d'équipementsLe groupe scolaire. Photo : fonds du centre socioculturel.Parallèlement à la construction de ces 436 logements collectifs dans le quartier de Rivet, un groupe scolaire est également sorti de terre, comme une mairie annexe. La construction des pavillons individuels a démarré aussi. En pleine expansion, le quartier de Rivet devait dépasser 2.000 habitants en 1985.
Une petite épicerie du quartier. Photo : fonds du centre socioculturel. Depuis, les années ont passé et il a été touché par un certain déclassement social. Pour y remédier, un chantier de rénovation urbaine de 16 millions d'euros est engagé par la mairie entre 2018 et 2023. Il devrait redonner à ce quartier prioritaire son lustre d’antan.
Texte : Dragan PEROVIC