À Saint-Hilaire-Luc (Corrèze), les œuvres sur métal de l’artiste Danielle Paturet sont exposées dans l'église
Des statuettes bouche bée et des tableaux métalliques décorent les murs de l’église de Saint-Hilaire-Luc. C’est l’exposition traditionnelle de l’été. Cette année, c’est Danielle Paturet qui s’est installée dans ce beau cadre, préservant les visiteurs et les œuvres de la chaleur. Depuis mercredi dernier et jusqu’au 21 août, les œuvres sont à découvrir dans l’enceinte.
Peinture sur rouille« Rien n’est compliqué quand on maîtrise les techniques de base. » Danielle Paturet est artiste professionnelle, diplômée de l’École des arts appliqués de Paris. Son matériau de prédilection ? La rouille. Elle utilise l’élément comme base de ses peintures. « Je peins à l’huile sur les parties non oxydées et je laisse les taches de rouille comme elles étaient de base », décrit l’artiste. Pour elle, ces plaques de tôle rouillées racontent une histoire en donnant de la « vie » à la toile métallique. Une histoire unique puisque Danielle Paturet n’a pas vu « d’autres exemples de ce travail ailleurs ». En plus de travailler la rouille et le métal depuis environ 10 ans, l’artiste toulousaine peint de petits personnages colorés. Ces derniers « descendent des tableaux » pour se matérialiser en petites statuettes de grès polychrome.
Entre une semaine et un mois sont nécessaires à la création de ces œuvres.
L’exposition est donc un mélange coloré avec pour thème les rêves, les contacts humains, les voyages. Des œuvres qui nécessitent entre une semaine et un mois pour être réalisées. « Le temps n’est pas important en art, il n’existe pas », nuance toutefois Danielle Paturet. En effet, l’artiste utilise des procédés complexes pour réaliser ses ouvrages. Pour les sculptures, l’argile doit être cuite à 1.200 °C puis elle est travaillée d’un seul bloc avec précision. Et c’est dans l’église de Saint-Hilaire-Luc, 66 habitants, que se retrouvent les œuvres de l’artiste, que les visiteurs pourront acquérir, ou observer gratuitement sur place, jusqu’au 21 août.L’église est habituée à accueillir de l’art. En effet, cela fait 35 ans que des œuvres y sont exposées.
Un village avec la culture dans la peau« C’est formidable ce que fait Saint-Hilaire-Luc. » Danielle Paturet est admirative de la mobilisation des habitants pour l’art, et pour la culture en général.« Les gens viennent ici grâce à la culture », explique Josette Hyzewicz, la présidente du comité des fêtes de Saint-Hilaire-Luc depuis 2008. Avec son association de 40 adhérents et les deux autres du village (les Amis de Saint-Hilaire-Luc et la Châtaigneraie des Ganes), elle est « très preneuse de tout ce qui touche à la culture ».
S’il y a de la mobilisation, il y a de la culture.
Celle qui est professeure de danse à Bordeaux revient à toutes les vacances au village corrézien. Ces périodes riment souvent avec animations ici. En effet, l’exposition estivale à l’église lance la saison. S’ensuit la pièce de théâtre du 14 août qui réunit beaucoup de Corréziens et de vacanciers. « C’est une véritable fourmilière pendant cette période. Tous les bénévoles font un gros travail pour que ce type d’événement existe », explique Josette Hyzewicz. Elle ajoute : « C’est une question de personnes. S’il y a de la mobilisation, il y a de la culture. » Cette volonté de culture est née de la « Fête des Moissons », il y a plus de 40 ans, qui a fait un effet boule de neige.
L'exposition est présente jusqu'au 21 août.
La culture toujours active« Même pendant le Covid, la culture ne s’est jamais arrêtée. » Effectivement, l’année dernière, c’était Pierre Ollier, photographe professionnel, qui était à découvrir. « Il n’y a que des professionnels qui sont exposés dans l’église », précise la présidente de l’association. Cependant, cette année comporte des incertitudes quant au nombre de visiteurs. « Le Covid a quand même coupé un fil », regrette Josette Hyzewicz, qui espère malgré tout une fréquentation conséquente.
Thomas Saladin