Sauvés de la maltraitance et du trafic, 50 ânes ont rejoint le zoo-refuge La Tanière, près de Chartres : récit en vidéos d'un périple depuis Israël
Ils sont bien arrivés à Champhol, dimanche 26 juin, en début de soirée. Attendus avec impatience par l'équipe du zoo-refuge La Tanière, situé à Nogent-le-Phaye, près de Chartres, ces cinquante ânes ont été installés dans un pré aménagé spécialement pour eux.
Malgré leur long périple, par les airs et la route, au départ d'Israël la veille, les bêtes n'ont pas boudé leur plaisir en découvrant le goût de l'herbe d'Eure-et-Loir, sous le regard ému de Patrick et Francine Violas, les fondateurs de La Tanière, de Sébastien Muller, directeur zoologique, ou encore de Justin Christeaut, le community manager, qui sont allés les chercher à l'aéroport de Liège (Belgique).
Le spectacle de ces animaux, piquant des courses effrénées, les uns derrière les autres, autour du terrain, a également bouleversé Sharon Cohen, fondatrice du refuge Starting over sanctuary qui les a sauvés de la maltraitance, du trafic, et Liza Amouyal, une bénévole très impliquée dans la cause animale. Les deux femmes, qui repartiront mercredi, étaient partagées entre l'émerveillement de les voir faire et la tristesse de devoir les quitter-là...
Ce refuge en Israël étant saturé et plus petit, cette opération a été montée pour permettre à Sharon d'accueillir d'autres animaux dans le besoin et à La Tanière d'offrir à ces ânes, un nouveau départ...
Patrick Violas, le fondateur de La Tanière, explique en quoi cette intervention a consisté :
Patrick Violas, sa femme Francine, Sébastien Muller (qui est reparti lundi 27 juin, chercher un éléphant à Cologne, en Allemagne) et Justin Christeaut se sont rendus à l'aéroport de Liège, spécialisé dans le transport et l'hébergement d'animaux, pour accueillir les ânes, qui ont débarqué vers 1 h 30, dans la nuit de samedi 25 à dimanche 26 juin, à bord d'un avion cargo en provenance de Tel-Aviv. Une descente d'avion, tout en douceur et en émotion, qui s'est aussitôt accompagnée d'un contrôle des papiers et d'un premier bilan médical effectué par une vétérinaire.
Dans ses bagages, Sébastien Muller avait « l'épaisseur d'un dictionnaire » en matière de certificats d'identification des « cinquante loulous » :
Après avoir passé le reste de la nuit dans l'hôtel équestre de l'aéroport belge, ces mâles ont embarqué dans un camion adapté et aménagé, dimanche, en fin de matinée, pour rejoindre ce terrain de Champhol.
La fondatrice et la bénévole du refuge israélien étaient rassurées de constater que le troupeau – comportant une bête aveugle, une bête avec une patte abîmée et l'une avec une partie de la joue et de la mâchoire arrachées – avaient plutôt bien vécu le voyage jusque-là.
Une fois les ânes installés dans l'imposant semi-remorque, le soulagement a commencé à gagner Sharon Cohen et Liza Amouyal :
Elles ont néanmoins gardé l'esprit intranquille jusqu'à l'arrivée en Eure-et-Loir. D'autant que le départ en avion a rajouté un coup de stress. Il a fallu toute la diplomatie et l'entregent de leur ami Franky, travaillant dans l'import-export de chevaux et d'autres animaux, à l'international, pour débloquer la situation, comme le confie Sharon, traduite par Liza :
Le convoi a ensuite quitté Liège, peu avant midi, suivi par l'équipe de La Tanière, ainsi que Sharon, Liza et Franky. Ce singulier voyage, qui a mobilisé plusieurs énergies de part et d'autre de la mer, a également touché le vidéaste, qui a suivi l'épopée pour le compte du zoo-refuge.
Fabien Jory, directeur de l'entreprise Art visual studio, à Chartres, a filmé les coulisses d'un bout à l'autre, et réalise avoir vécu un moment exceptionnel :
Le semi-remorque est arrivé sans encombres, peu avant 18 heures, à Champhol. Sitôt lâchés, les animaux, non effarouchés par la présence de nouvelles têtes, ont très vite pris leurs aises dans la pâture, et la nourriture, herbe et foin, n'y était pas pour rien... L'alimentation et bien d'autres aspects de leur quotidien vont être pris en charge par les soigneurs et vétérinaires de La Tanière.
Patrick Violas détaille ce qui attend ces ânes destinés à l'adoption :
Pour l'heure, l'épilogue de cet engagement, commencé il y a deux mois environ, laisse comme un sentiment de devoir accompli à Patrick Violas, dont le zoo-refuge se prépare à organiser le voyage de 150 autres ânes d'Israël prochainement...
Dons. Le zoo-refuge La Tanière compte aussi sur la générosité de tous ceux qui le souhaitent pour aider à financer les besoins de ces animaux, qui sont très nombreux (voir le site de La Tanière). Francine Violas aimerait notamment savoir s'il y a quelque chose à faire pour permettre à l'âne aveugle de retrouver la vue ou encore si la chirurgie plastique est possible pour celui avec un bout de joue manquante. Outre les soins (vétérinaires, dentition...), il faudra aussi financer l'alimentation, le maréchal-ferrant, leur enregistrement auprès d'un organisme dédié, les licols, des couvertures...
Reportage : Chemcha Rabhi