Dans le Puy-de-Dôme, la situation se tend chez les transporteurs en quête d'essence
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Dans le Puy-de-Dôme, les entreprises spécialisées dans le transport subissent de plein fouet la pénurie de carburant. Certains n'en dorment plus la nuit. Ceux qui peuvent s'appuyer sur leurs stocks s'en sortent mieux. Mais pour combien de temps ?
Face à cette pénurie d'essence, les professionnels du transport du Puy-de-Dôme commencent à tirer la langue. La quête d'essence pour faire rouler les camions tourne au casse-tête.
Obligés de remplir les camions la nuit« Avec mon collègue, nous sommes venus à 3 heures du matin pour essayer de remplir les véhicules de la société », explique cette responsable d'Europa Courses à Clermont-Ferrand. L'entreprise dispose bien d'une carte professionnelle, mais elle ne donne accès qu'à une seule station. Qui, évidemment, est fermée.
« Entre 4 et 6 heures, nous avons pu faire quatre pleins chacun, entre les Martres-de-Veyre, Issoire et Clermont, ajoute-t-elle. Ça nous fait de bonnes journées. Évidemment, ce n'est pas tenable sur le long terme. En attendant, on se débrouille comme on peut. Nous allons certainement recommencer notre petite tournée ce soir ou cette nuit. Pour l'instant cela n'impacte pas notre activité. Je ne dirai pas la même chose de notre santé. »
À sec d'ici la fin de la semaine ?La situation devient donc compliquée. « Si on n’a pas une solution rapide, beaucoup de transporteurs seront à sec d'ici à la fin de semaine, confiait, mardi 11 octobre, Valentine Legrand, secrétaire générale de la Fédération nationale des transports routiers Auvergne, à nos collègues de l'Allier. On est constamment au téléphone pour trouver du carburant, mais c’est quasiment impossible de se faire livrer. »
Les stocks permettent de tenir
Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont la possibilité de stocker. « Nous avons une cuve en interne, ce qui limite un peu la casse, explique-t-on du côté des Transports Niocel à Cournon-d'Auvergne. Nous sommes juste à niveau et cet équilibre est fragile. Surtout que les fournisseurs commencent à nous faire faux bond : sur les trois avec lesquels nous avons nos habitudes de travail, un seul peut nous livrer. »
Les plus grands groupes de transporteurs sont moins impactés : « Nos stocks sont à peu près à jour, confirme l'un d'eux. Nous n'avons aucun camion à l'arrêt. Mais nous sommes constamment sur nos gardes. L'approvisionnement est devenu un point de vigilance, de tension. Surtout que les prix ont de nouveau augmenté. C'est plus ça qui est compliqué pour nous. »
Fabrice Mina