Boujenah, un Harpagon tout en nuances dans "L'Avare" à l'Opéra de Vichy (Allier)
Valère et Élise, tout comme Cléante et Marianne n’auront de cesse dans L’Avare de laisser épanouir leur amour. Harpagon, lui, lutte pied à pied pour chérir toujours plus son or, quitte à ruiner la vie de ses enfants.
La version de cette pièce de Molière, mise en scène par Daniel Benouin, donnée, ce dimanche apres-midi, à l’Opéra de Vichy, met en exergue toute sa noirceur et son comique.Des clins d’œil très contemporains ne gênent pas la puissance du texte.Michel Boujenah en Harpagon est crédible, sans afféterie et avec une grande pudeur et sensibilité. Sa démarche, ses intonations font jaillir autant les rires que les émotions face à cet homme enlisé dans son avarice tragique.
Au final, Harpagon, solitaire enserre sa cassette et s’extrait du monde. La distribution, la scénographie, l’unique décor et la mise en scène ont réjoui le publicSeul bémol, qui n'est pas inhérent à ces comédiens, les voix qui se perdent parfois dans les cintres. Un problème récurrent à l’Opéra de Vichy avec les pièces de théâtre. Malgré les micros sur scène. Ce qui nuit au plaisir de savourer entièrement le jeu théâtral. Même si avec L’Avare, on pouvait faire appel à sa mémoire.
Fabienne Faurie; Photos Corentin Garrault
