A la Gauthière, à Clermont-Ferrand, "il n'y a pas de sentiment d'insécurité, il y a l'insécurité"
![A la Gauthière, à Clermont-Ferrand,](https://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/faits-divers-quart-ier-de-la-gauthiere-trois-blesses-fusilla_6407237.jpeg)
Les habitants et les associations du quartier de la Gauthière, à Clermont-Ferrand, alertent depuis dix ans sur les dérives d'un quartier en proie au trafic de drogue et théâtre de plusieurs séries de coups de feu, les derniers ce lundi 13 février ayant fait trois blessés.
"Les gens sont atterrés par la tournure et la multiplication des événements comme les coups de feu de ce lundi. Ils aimeraient retrouver la sérénité de leur quartier ", résumait, ce lundi, Patrick Dumas, président du comité de quartier de La Gauthière qui rassemble une centaine d’habitants.
Même si on est bien conscient que tout cela s’inscrit dans un problème global, national, on aimerait que ça cesse.
En janvier dernier, dans les colonnes de La Montagne et alors qu’on déplorait quatre séries de coups de feu en quatre mois dans ce quartier en proie au trafic de drogue, Patrick Dumas décrivait déjà l’état d’esprit des habitants, entre résignation des habitants et colère des associations qui essayent d’animer et de changer l’image du quartier :
Les gens sont blasés et ceux qui le peuvent, déménagent. Il n’y a pas de sentiment d’insécurité, il y a l’insécurité et passé une certaine heure, on ne sort plus.
Un mois après, rien n’a changé.
Pendant un temps, la police a été plus présente, mais on ne la voit plus ou pas assez alors que ça rassure les gens et désorganise les trafics.
"On comprend bien que tout n’est pas aussi simple, mais comment fait-on pour vivre ici ? Plus personne ne veut venir habiter à la Gauthière. Si vous faites des recherches sur Internet, vous verrez que tous les avis sont négatifs. Cela fait dix ans qu’on tire la sonnette d’alarme et qu’on voit la situation se dégrader. Le centre commercial a déménagé dans le cadre de l’Anru 1 et ça n’a rien arrangé, au contraire".
Si on ne réagit pas maintenant, on va vers une zone de non-droit et la création d’un ghetto qui sera à terme encore plus problématique.
Géraldine Messina
geraldine.messina@centrefrance.com