Une ferme florale est née dans le Puy-de-Dôme : Les Fleurs de Suzanne
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Depuis la ferme familiale à Domaize (Puy-de-Dôme), au lieu-dit Charguelon, Suzanne Fayolle, 25 ans, démarre tout juste son activité de ferme florale, autrement dit floriculture : Les Fleurs de Suzanne. Avec elle, la jeune agricultrice espère que les consciences vont évoluer face à la culture de la fleur en France.
La route vers l’agriculture et le lancement d'une ferme florale semblait toute tracée pour Suzanne Fayolle. Pourtant, celle qui a grandi dans la ferme familiale à Domaize, au lieu-dit Charguelon, s’est d’abord destinée à des études dans l’hôtellerie. Avant de vite se raviser et d’opérer un virage radical vers la floriculture.
"J’ai une licence internationale de management hôtellerie. J’ai été à la grande école Vatel à Lyon. Mais j’ai eu des expériences pas du tout positives", se remémore la jeune femme de 25 ans. Il n’était alors pas trop tard pour reprendre les études et changer de voie. Si Suzanne Fayolle est d’abord attirée par la profession de pépiniériste ou d’horticultrice, c’est par hasard qu’elle découvrira la floriculture.
Une première expérience dans une ferme de Lille"J’ai toujours été habitée par les fleurs, mais sans jamais imaginer que je pourrais en faire mon métier", confie-t-elle. C’est à travers une expérience de wwoofing (*) près de Lille, qu’elle en fera une première approche. "Emmanuelle m’a fait découvrir son activité, avec la production de fleurs de A à Z. Sachant que le Z, c’est la réalisation d’un bouquet", souffle Suzanne Fayolle. Cet aspect créatif a fini de convaincre la jeune agricultrice. "La polyvalence de ce métier m’a séduite. Il y a une partie agricole avec le travail de la terre, mais il y a aussi la mise en valeur des fleurs."
Fin 2021, Suzanne Fayolle a la révélation. Elle s’emploie donc à trouver une formation adaptée, dans le but de voler de ses propres ailes.
La floriculture est une activité qui s’est perdue avec le temps et les crises successives. Aujourd’hui, le marché hollandais a pris le monopole. Mais petit à petit, des floriculteurs reviennent et il y a une prise de conscience des gens sur la saisonnalité des fleurs. Les roses à la Saint-Valentin, ce n’est pas possible (voir ci-dessous).
C’est finalement à Neuvy, à côté de Moulins, dans l’Allier, que Suzanne Fayolle suivra une formation de responsable de productions légumières, fruitières, florales et pépinières, durant six mois, à compter de mars 2022. Dès son diplôme en poche, la jeune femme n’attendra pas avant de commencer son activité. Si la société Les Fleurs de Suzanne a officiellement été créée en janvier dernier, les premiers bulbes sont déjà en terre depuis plusieurs mois. "J’ai planté 2.000 bulbes de tulipes en octobre, lance la cheffe d’entreprise. Et l’été dernier j’ai fait quelques expériences. Et dans 10 ou 15 jours, je vais semer les premières graines."
34 variétés de fleurs différentesEn tout, Suzanne Fayolle va cultiver 34 variétés de fleurs différentes. « Du très classique au plus champêtre, pour contenter la clientèle la plus large possible. » Tulipes, anémones, renoncules, narcisses, alliums, alstroemères, lys, glaïeuls, dahlias… La palette est large. Tout comme les futurs clients que cible la jeune entrepreneuse. "Je vais travailler en B to B et en B to C." C’est-à-dire en direction des particuliers directement, mais aussi en direction des fleuristes.
Il y a de plus en plus de demandes, et de questionnements, de la part des clients, mais aussi des professionnels, sur la provenance des fleurs. Les gens sont intéressés par les fleurs locales et de saison. Il y a une prise de conscience.
Pour elle, il n’y a pas de doute, se lancer aujourd’hui dans la floriculture est le moment idéal.
3.000 m2 de culturesPour en avoir le cœur net, il faudra attendre encore quelques semaines. Les premières fleurs teinteront de mille couleurs les 3.000 m² de terrain qu’exploite la jeune femme, et les premiers bouquets made in Domaize pourront enfin décorer les maisons.
(*) Il s’agit de travailler au sein d’une ferme biologique en échange du gîte et du couvert. Le wwoofer a accès, en contrepartie de sa force de travail, à un hébergement et des repas sur une courte ou plus longue durée.
Et pour cause.
Les fleurs sont comme les légumes, elles ont une saisonnalité. Et en février, ce n’est pas la saison. Toutes les fleurs achetées sont importées.
La rose par exemple, star de l’amour, ne pousse pas en hiver, mais en été, au mois de juin. C’est pour cette raison que Suzanne Fayolle encourage les amoureux à s’offrir des bouquets de fleurs, mais séchées. « J’en ai fabriqué quelques-uns pour l’occasion », précise l’agricultrice.
Contact. Tél. 06.40.07.07.48 ; email : suzanne.fayolle@hotmail.com ; sur sa page Instagram, @Les_fleurs_de_Suzanne.
Sarah Douvizy