La Corrèze en France et dans le monde grâce aux finalistes de la catégorie "rayonnement" des Trophées des entreprises

Le savoir-faire de la Reliure du Limousin avait, l’an dernier, été couronné de ce prix qui récompense une entreprise qui fait rayonner la Corrèze au-delà de ses frontières. Transport, industrie du bois et cosmétique s’affrontent pour cette édition 2023.

La catégorie "Rayonnement" est portée par la Région Nouvelle-Aquitaine qui remettra ce prix jeudi 12 octobre lors de la grande soirée dédiée à l'économie corrézienne. Pour y assister, il suffit de vous inscrire ici en cliquant ici. Primever, Sothys Paris et Farges Bois sont les trois finalistes de cette catégorie et ce sont poids lourds de l’économie corrézienne. 

Comment le groupe Primever qui exploite sa nouvelle plateforme sur la zone de l’Escudier-Sud à Donzenac depuis mars dernier fait-il rayonner la Corrèze ? "On transporte les produits corréziens pour les livrer partout en France et en Europe", pose Julien Garnier, PDG du groupe dont le siège se trouve à Agen et compte 3.000 collaborateurs.

Ce spécialiste du transport de fruits et légumes reçoit à Donzenac des denrées venues du Sud-Ouest. "Pommes, noix, myrtilles, fraises…" corréziennes les rejoignent dans les camions pour être livrées à l’autre bout du pays. "C’est permettre aux produits locaux de se massifier. D’ailleurs, leurs volumes augmentent", ajoute-t-il.

Le groupe Primever a mis une roue en Corrèze par le rachat de l’entreprise emblématique objatoise Lasternas en 2006. C’est d’ailleurs par des partenariats puis des rachats successifs que cette entreprise familiale a grandi. "C’est une belle histoire que la croissance de ce groupe. On fait grandir des hommes et c’est un vrai bonheur d’être la troisième génération à la tête de l’entreprise", glisse Julien Garnier, petit-fils du fondateur de la maison mère de Primever, la Satar, qui fête ses soixante ans cette année.

Primever compte doubler son activité sur la plateforme dite "cross-dock" de Donzenac où travaillent déjà 180 personnes. "Les projets sont aussi au développement hors France, dans le nord de l’Europe et en Espagne", prévoit le PDG qui se dit aussi très attentif aux sujets tels que la baisse de la consommation de carburant et les économies d’énergie. "Une centrale photovoltaïque sur notre site corrézien couvre au moins 70 % de nos besoins." 

Nés dans l’arrière-boutique d’un institut de beauté, les produits développés par le groupe Sothys sont aujourd’hui présents dans 120 pays, sur les cinq continents. Cette entreprise familiale, endeuillée dernièrement par la disparition de son fondateur visionnaire Bernard Mas, emploie aujourd’hui 300 personnes en France et 200 à l’étranger.

Dirigée par Frédéric et Christian Mas, cette belle ETI a grandi en même temps que le marché de la cosmétique, ciblant un marché de niche, celui des professionnels de la beauté (instituts, spas, esthéticiennes…). Le groupe s’est aussi étoffé de deux autres marques, Bernard Cassière, "quelque chose de disruptif sur la beauté gourmande", détaille Frédéric Mas, et Beauty Garden, "de la graine à la crème. Des produits conçus à partir de plantes récoltées en Corrèze et distribués par des réseaux de magasins bio spécialisés et sur internet. On s’autorise ici une plus large distribution".

En grandissant, l’entreprise a toujours voulu faire perdurer "des valeurs, un esprit", chers à la famille Mas : "des engagements sur la biodiversité, la nature, mais aussi sociétaux avec la création, la préservation d’emplois locaux et l’ouverture de l’entreprise sur la cité". Pas question pour autant de ne pas se remettre en question. "Il faut en permanence s’interroger sur les défis et la place de l’entreprise dans la société, être ouvert à la critique, être à l’écoute. C’est un combat permanent", assure Frédéric Mas.

Fondée par Guy Farges en 1958 et installée à Égletons depuis 1977, la scierie Farges Bois a su grandir au fil du temps, forte de ses racines corréziennes, et diversifier son activité avec les défis économiques d’aujourd’hui. Reprise en 2005 par la famille Piveteau avec à l’époque 35 salariés, l’entreprise compte aujourd’hui 250 personnes. "Du bois de sciage brut, on est passé au bois de construction et aux aménagements extérieurs - de type bardage, terrasses… - ainsi qu’aux granulés de chauffage", explique Damien Larue, directeur du site d’Égletons.

Plutôt que de se lancer dans des filières totalement disparates, Farges Bois, poursuit le responsable, a davantage privilégié des secteurs complémentaires : "Nous partons du principe qu’il faut valoriser au maximum l’arbre. Les billes de bois sont entièrement utilisées : l’écorce est brûlée pour faire de l’énergie depuis 2014 ; le bois scié pour en faire du bois de construction et d’aménagement extérieur ; les connexes enfin, c’est-à-dire les sciures et plaquettes, transformées en pellets."

Secteur importateur, avec 25 % du bois de construction en France qui provient de pays européens, Farges Bois profite d’importants débouchés sur le marché national : "La capacité française en matière de production ne suffit pas à combler la demande. Nos approvisionnements en bois local, dans un rayon maximal de 90 km, nous permettent de vendre à plus de 90 % nos produits dans la France entière." Parmi les clients : des structures de négoce de matériaux, des industriels et des grandes surfaces de bricolage. Avec l’augmentation de la demande en bois de construction, Farges Bois compte s’étendre et embaucher une centaine de collaborateurs d’ici dix ans, mais aussi opter pour de nouvelles technologies : lamellé-collé et lamellé-croisé (CLT).

Émilie Auffret et Julien Bachellerie