Quinze heures de voyage pour aller d'Aurillac à Paris en train de nuit : une Cantalienne raconte
« En ne passant pas par Clermont, on se disait qu’on serait tranquilles ! Eh bien non... » Sylvie, 53 ans, avait prévu une courte virée au Salon de l’agriculture, avec son mari et des amis. Mais leur stratégie (contourner la ligne Clermont-Ferrand/Paris) n’a pas porté ses fruits.
Dimanche 25 février, 22 h 42 en gare d’Aurillac. Les trois wagons du train de nuit sont là, sa locomotive diesel aussi. Le coup de sifflet retentit. Premier « ouf » de soulagement. Sylvie et son mari, habitants de Carlat, sont accompagnés de trois amis. Ces cinq personnes s’allongent dans leur compartiment de six couchettes, en seconde classe. Direction la gare de Brive, où la locomotive diesel laisse sa place à une machine électrique.
Voir VierzonJusque-là, tout roule. Après l’arrêt technique prolongé, le train de nuit (tractant désormais d’autres wagons que ceux de l’Aurillac-Paris) repart, à 3 h 54. Limoges, La Souterraine, Châteauroux, Issoudun, Vierzon « et là, on s’arrête », stoppe Sylvie. L’horloge affiche 6 h 45. Une bonne heure après, le verdict tombe : rupture de caténaire. Les agents de la SNCF recensent enfants et personnes âgées.
« L’équipe de réparation est arrivée trois heures après notre arrêt. Interdiction de descendre. Le service restauration était là, mais payant évidemment ! Et une fois que tout le monde était allé aux toilettes, il ne fallait plus avoir envie… Franchement, ce n’était pas très agréable. »
Une salade, deux biscottes, une compote et deux gâteaux secs : la SNCF prévient qu’il n’y aura pas assez de boîtes casse-croûte « pour tout le monde ».
« 301 minutes de retard »Les réparations s’éternisent. Une locomotive diesel de secours vient chercher les voyageurs, tractés en gare de Vierzon. « Où on nous a affrété un autre train » : le Rémi Centre-Val de Loire, arrivé à 13 h 30 (au lieu de 8 h 31) à Paris.
Résultat du périple, une demi-journée de perdue, le ventre qui gargouille et « 301 minutes de retard », chiffre la SNCF, qui promet 200 % de remboursement. Sylvie, elle, réfléchira à deux fois avant de remonter dans le train de nuit.
Romain Blanc
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