Ils louent un appartement pour vendre de la drogue à Brive : trois hommes condamnés
Le tribunal correctionnel de Brive a condamné trois hommes ce vendredi 8 mars dans une affaire de trafic de drogue. Début janvier, ils avaient été interpellés par la police en possession de résine de cannabis et de cocaïne.
« Il y a beaucoup d’allées et venues et cela sent fort le cannabis. » Début janvier, la rue du Capitaine-Debenne, à Brive, semblait avoir perdu de sa tranquillité habituelle. Au point qu’un habitant dénonce un trafic « dans une location Airbnb, devant laquelle stationne une Peugeot 208 blanche ».
Sur la base de ce signalement, une surveillance était mise en place le 10 janvier. Vers 22 h 50, les fonctionnaires observaient l’arrivée d’une Golf noire, occupée par deux hommes. Après « un échange » avec deux autres individus se trouvant près de la Peugeot 208, la Golf repartait. Les policiers décidaient de passer à l’action et d’interpeller les quatre protagonistes. Sur les occupants de la Golf, 16 grammes de cannabis étaient découverts. Dans la location, des liasses de billets pour plusieurs centaines d’euros étaient mises au jour, ainsi qu’une centaine de grammes de résine et quelques grammes de cocaïne.
De lourdes peines requisesCe vendredi 8 mars, trois des quatre mis en cause (le quatrième était mineur) ont été jugés devant le tribunal correctionnel de Brive pour trafic de stupéfiants.
À l’audience, les trois prévenus ont reporté de responsabilité du trafic sur le plus jeune (et absent) de la bande. Deux d’entre eux, dont le demi-frère du mineur, ont expliqué leur présence sur les lieux du fait « d’une voiture en panne ». Le troisième, qui avait réservé le logement à son nom, savait que son ami vendait de la drogue pour régler un problème de dette. « L’un d’eux a déjà été condamné en 2022 pour trafic avec son plus jeune frère et n’a pas le droit de se rendre à Tujac. Donc son petit frère mineur y va et son ami qui a le permis l’y conduit », a résumé la représentante du Parquet, qui a requis des peines de huit mois à trois ans de prison ferme.
"Un mauvais dossier de flagrance"« Faire une démonstration est une chose différente que de raconter une belle histoire, a protesté Me Vincent Desport pour la défense. Le réquisitoire ne se base que sur des hypothèses qui sont en dehors de la période de prévention. Ce dossier est un mauvais dossier de flagrance, où le procès-verbal ne dit pas ce qui est “échangé”, ni quel individu se trouve dans quelle voiture. » Si le tribunal est entré en voie de condamnation, certains faits ont été requalifiés. Les peines prononcées allaient de dix-huit mois, dont six mois ferme aménageables, à huit mois ferme avec maintien en détention.
Pierre Vignaud