"Je suis coupable et puis c’est tout" : cette mamie conduisait les voleurs sur des cambriolages
Ils ont opéré dans le Puy-de-Dôme entre 2015 et 2016. Quatre hommes viennent d’être condamnés, par le tribunal correctionnel, pour une série de cambriolages.
L’enquête a démarré en septembre 2016, avec les vols de plusieurs motos et d’un quad, dans un bâtiment agricole de Saint-Rémy-de-Chargnat, près d’Issoire. C’est « mémé » qui va elle-même prévenir les gendarmes. Près de huit ans plus tard, la motivation de cet appel n’a toujours pas été élucidée.
"C'était mon petit-fils, je savais pas lui dire non"Ce soir-là, elle conduit jusqu’à la grange son petit-fils mineur, un autre adolescent et l’un des autres prévenus, âgé de 31 ans aujourd’hui. Ce n’était pas la première fois que "mémé", 76 ans, jouait le rôle de chauffeur sur des cambriolages. "Oui, je suis coupable et puis c’est tout", admet-elle à l’audience du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. "C’est étonnant cette frénésie de vols à plus de 70 ans", l’interroge le président Charles Gouilhers. "C’était mon petit-fils, je savais pas lui dire non", répond la septuagénaire. "Son époux était le pilier de la famille. Depuis qu’il est décédé, tout a basculé. Jusque-là, elle était primo-délinquante", explique son conseil, Me Cédric Bru.
Lors de ce premier casse découvert en septembre 2016, les motos ont été ramenées chez elle. Puis, lors de la perquisition de son domicile, quantité d’objets volés lors de précédents cambriolages vont être découverts : une débroussailleuse, de nombreux outils, des vélos électriques, des motos, un feu de chantier…
La grand-mère recevait régulièrement des amis de son petit-fils qu’elle hébergeait et qu’elle nourrissait, avant d’aller commettre des vols. Les gendarmes sont peu à peu parvenus à retrouver la trace de multiples butins amassés pendant plus d’un an : du mobilier, un tracteur-tondeuse, une voiture notamment. Durant l’un de leur périple, les jeunes hommes étaient même allés jusqu’à inscrire sur le réfrigérateur d’une maison visitée un "merci" à la mousse à raser.
Quatre mois de suspension de permis"Il est tombé sur de mauvaises fréquentations, cette grand-mère et ces jeunes", plaide Me Flora Massénat, pour l’un des quatre prévenus, âgé de 33 ans, absent à l’audience. Le quatrième mis en cause, 47 ans, poursuivi pour recel, est condamné à six mois avec sursis et 300 € d’amende. La grand-mère écope de huit mois avec sursis et quatre mois de suspension de permis.
Le prévenu de 33 ans est condamné à dix mois avec sursis et 1.500 € d’amende et celui de 31 ans à dix mois ferme.
Julien Moreau