Grace Zaadi Deuna avant France-Roumanie à Clermont : "Les gens ne viennent pas pour l’affiche, mais pour nous voir"
L'équipe de France féminine affronte la Roumanie, ce dimanche (17 h 25), à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand. Le point final d'une bonne semaine de stage en Auvergne pour Grace Zaadi Deuna et ses coéquipières.
Grace Zaadi Deuna n’a pas participé à la totalité de l’entraînement, ce samedi matin, à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand, mais cela ne lui ôte pas le sourire. La faute à une petite contracture musculaire pour laquelle aucun risque n’a été pris. Une sage décision au regard du rythme, de l’intensité des courses et surtout de la vitesse d’exécution des championnes du monde lors d’une séance menée par Sébastien Gardillou, l’adjoint d’Olivier Krumbholz jamais très loin.
Grace, l'équipe de France fait le plein partout où elle passe. Cela vous fait quoi ?
« On en discutait avec les filles lors du dernier match. C’était plein à Saint-Chamond, alors que ce n’était pas un France-Norvège par exemple. C’était France-Lettonie et tu te dis que les gens ne viennent pas pour l’affiche, mais pour nous voir, pour l’équipe de France féminine. »
« Les gens apprécient cette équipe, les efforts des joueuses, les victoires. Les jeunes filles s’identifient aussi à nous, parce qu’on a beaucoup de joueuses de clubs qui viennent. À chaque fois, elles ont des mots touchants, des étoiles plein les yeux quand elles nous voient. On est des exemples, des modèles aussi d’identification pour ces jeunes filles. »
Vous avez des droits, mais aussi des devoirs ?
« Des devoirs surtout. Les droits sont acquis avec ce qu’on réalise sur le terrain. Aujourd’hui, je ressens que j’ai plus de devoirs dans l’exemplarité en fait, pas en tant que joueuse ou en tant que Grace Zaadi, mais parce que je génère aussi beaucoup plus de choses auprès de cette jeune génération. Comme athlètes, nous avons une exigence folle au quotidien. Mais tout ce qu’on fait aujourd’hui, c’est aussi pour la prochaine génération. Je n’ai pas grandi en voyant du handball à la télé, en ayant vu une équipe de France qui raflait tous les titres. Aujourd’hui, elles ont cette chance-là. Au final, c’est aussi un devoir de donner notre maximum, de leur montrer que c’est possible et leur donner envie d’être dans cette prochaine équipe de France. »
C’était important de passer cette semaine ensemble à Clermont ?
« C’est important, surtout dans une année olympique. On ne passe pas beaucoup de semaines ensemble. C’est bien d’avoir pris le temps de rester avec le groupe, de travailler bien sûr. Ce temps pris, c’est du temps gagné pour cet été. »
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Une semaine de travail satisfaisante ?
« On a revu tous nos enclenchements, le projet de jeu... Nous sommes toutes contentes de passer du temps ensemble. On sait que c’est nécessaire et utile aussi. Parfois, on se lève de bonne humeur. Le lendemain, on voudrait être à la maison. Au quotidien, on vit bien ensemble et c’est très important sur de longues périodes. On a eu un peu de temps pour nous. On a été aux Thermes pour celles qui le souhaitaient et on a fait une soirée au resto. »
Et aussi du handball. Vous étiez en tribune pour la victoire de Cournon contre Istres en ProLigue.
« C’était sympa. J’ai un ami que je connais depuis très longtemps, depuis qu’on a 13 ou 14 ans, Laurent Lagier-Pitre qui jouait. J’étais contente de le voir jouer et de le supporter. C’était cool avec une victoire. On a aussi pris le temps de faire des photos avec le public et les enfants. »
Propos recueillis par Jean-François Nunez