50 ans de l'IEO : "On mordait dans la vie. On était naïfs d’une bonne façon" Bernard Giacomo raconte les débuts (photos)
La journée anniversaire de l’institut d’études occitanes du Cantal s’est tenue à Aurillac et à Saint-Simon, samedi 4 mai. Les adhérents et le public ont pu réfléchir sur la langue d’oc avant de se tourner vers son folklore.
Samedi 4 mai, au matin, une cinquantaine de personnes venues d’IEO du Cantal et de départements en France, s’est rassemblée à l’Ostal del Telh à Aurillac pour célébrer les cinquante ans de l’association. L’occasion pour Catherine Liethout, membre historique, de présenter le travail titanesque réalisé à partir de fonds photographiques sur cinquante ans, pour réaliser une rétrospective. Parmi les auditeurs, l’un des plus anciens membres, qui fut également le président du conseil d’administration de l’IEO au niveau national, Bernard Giacomo.
Quand l’IEO s’est monté, on avait la vingtaine, ça a généré une énergie dans notre groupe, on a eu envie de tout faire même si on ne savait, globalement, rien faire, parce qu’on avait l’appétit pour le faire
Car quand il s’est agi de mettre en valeur la culture occitane, les idées ont fusé. « On s’est attaqués à plein de choses », et le Marseillais qu’il est s’en est réjoui. « C’était une forme de naïveté. On a commencé à faire du collectage sans être ni anthropologue ni sociologue, on a acheté un magnétophone Uher sans savoir que les bandes s’abîmaient avec le temps, on s’est improvisés éditeurs de journaux sans être journalistes, même si moi j’avais collaboré à la revue La Criée à Marseille… » Il rit : « C’était une bonne école. Très formatrice. On mordait dans la vie. On était naïfs d’une bonne façon. Le collectage a conduit certains d’entre nous à devenir conteur. De façon très naturelle. »
« C’est quelque chose qu’il faut regagner, cette énergie, cet appétit naïf propre, finalement, à la jeunesse. » Attaché aux territoires de l’occitanie, Bernard Giacomo ne s’est jamais vraiment cantonné au Cantal. « Mon grand-père était cheminot, et il était émerveillé de voir jusqu’où se parlait occitan. Est-ce cette vue globale qui m’a valu d’être bombardé à la tête du conseil d’administration national dans les années 1980 ? » Face à l’ampleur du travail abattu en cinquante ans, l’équipe chérit aujourd’hui le souhait que le flambeau continue de brûler entre des mains plus jeunes. Et quoi de mieux qu’une fête folklorique pour parler à toutes les générations ?
Anna Modolo