Délégation de l’ancien président au Daaka: Macky Sall défie l’élégance républicaine et acte la mise à l’écart d’Amadou Bâ
C’est l’émoi à la cérémonie officielle de clôture de la 83e édition du Daaka de Médina Gounass. L’ancien président de la République, Macky Sall a, visiblement, refusé de céder l’espace public à son successeur Bassirou Diomaye Faye. Samedi dernier, veille de la clôture du Daaka, une forte délégation a représenté le président Macky Sall à Médina Gounass. A la tête de cette délégation figurent le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, le président du Conseil économique, sociale et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, le dernier Premier ministre de Macky Sall, Me Sidiki Kaba, l’ancien ministre de la Culture Aliou Sow, son collègue Moussa Baldé, ministre de l’Enseignement supérieur, l’ancien ministre Abdoulaye Bibi Baldé, les députés Farba Ngom et Aliou Dembourou Sow, entre autres.
D'après le journal Point Actu, c'est le député Farba Ngom qui a présenté la délégation venu au nom de l’ancien président Macky Sall. La taille de la délégation et le statut des personnalités qui la composent donnent à croire que l’ancien président de la République n’est pas à se plier aux codes jusque-là observés par les anciens chefs d’Etat. En plus des deux institutions que sont l’Assemblée nationale et le CESE, représentés par leur président, il y avait des députés, des maires et présidents de conseil départemental.
Cette pratique est quasiment une première dans l’élégance républicaine au Sénégal. Il n’est certes, inscrit nullement part que l’ancien président de la République doit marquer une distance républicaine qui l’interdit d’interférer dans l’espace public, mais depuis l’ancien Abdou Diouf, la tradition s’est établie. Le successeur de Léopold Sédar Senghor comme Senghor luimême, s’est gardé jusque-là de se prononcer sur la vie politique sénégalaise ou de poser un acte susceptible de gêner l’actuel président. Abdoulaye Wade n’a pas été totalement en retrait. Il a aussitôt tenu une sorte de congrès au CICES pour réorganiser son parti, ensuite il a participé à un meeting resté mémorable en raison des attaques déclenchées à l’endroit de Macky Sall au sujet d’une controversée affaire de 7 milliards FCFA.
A la Présidentielle de 2019 comme à celle de 2024, Me Wade s’est immiscé dans le jeu politique. Macky Sall semble suivre les pas de son prédécesseur. Aussitôt après la Présidentielle, il a demandé à ses responsables politiques et militants de rester dignes dans la défaite. Il faisait, sans doute, allusion à la transhumance politique dont il s’est abondamment servi pour consolider l’APR et désosser le Parti démocratique sénégalais (PDS). Il a récemment demandé, dans un message sur les réseaux sociaux, à ses militants de rester mobiliser. Au retour, à Dakar, de la délégation envoyée au Daaka de Médina Gounass, le président Macky Sall a parlé aux militants à l’étape de Tambacounda, puis de Kaffrine. Des responsables lui en ont donné l’occasion en collant le micro à leur téléphone.
Si Macky Sall refuse, apparemment, de garder le silence, il a posé, par cette délégation au Daaka, un autre acte. “C’est clair, Macky Sall a mis à l’écart Amadou Bâ, le candidat de Benno à la Présidentielle”, analyse ce dirigeant de l’APR qui a souhaité masquer son identité. “Amadou Bâ n’est plus sur les tablettes du président Macky Sall”, précise la même source, ajoutant qu’il s’active pour lui ravir le contrôle du parti. Arrivé deuxième à la Présidentielle avec 35,79%,
Amadou Bâ est, selon la loi, le chef de l’opposition. Ce titre donne à l’ancien PM un statut qui lui permet de se positionner en leader dans l’opposition. Il reste que le candidat de Benno reste discret depuis la dernière Présidentielle. Un silence qui laisse libre cours à diverses spéculations sur le cours qu’il entend donner à la suite de sa carrière politique.
D'après le journal Point Actu, c'est le député Farba Ngom qui a présenté la délégation venu au nom de l’ancien président Macky Sall. La taille de la délégation et le statut des personnalités qui la composent donnent à croire que l’ancien président de la République n’est pas à se plier aux codes jusque-là observés par les anciens chefs d’Etat. En plus des deux institutions que sont l’Assemblée nationale et le CESE, représentés par leur président, il y avait des députés, des maires et présidents de conseil départemental.
Cette pratique est quasiment une première dans l’élégance républicaine au Sénégal. Il n’est certes, inscrit nullement part que l’ancien président de la République doit marquer une distance républicaine qui l’interdit d’interférer dans l’espace public, mais depuis l’ancien Abdou Diouf, la tradition s’est établie. Le successeur de Léopold Sédar Senghor comme Senghor luimême, s’est gardé jusque-là de se prononcer sur la vie politique sénégalaise ou de poser un acte susceptible de gêner l’actuel président. Abdoulaye Wade n’a pas été totalement en retrait. Il a aussitôt tenu une sorte de congrès au CICES pour réorganiser son parti, ensuite il a participé à un meeting resté mémorable en raison des attaques déclenchées à l’endroit de Macky Sall au sujet d’une controversée affaire de 7 milliards FCFA.
A la Présidentielle de 2019 comme à celle de 2024, Me Wade s’est immiscé dans le jeu politique. Macky Sall semble suivre les pas de son prédécesseur. Aussitôt après la Présidentielle, il a demandé à ses responsables politiques et militants de rester dignes dans la défaite. Il faisait, sans doute, allusion à la transhumance politique dont il s’est abondamment servi pour consolider l’APR et désosser le Parti démocratique sénégalais (PDS). Il a récemment demandé, dans un message sur les réseaux sociaux, à ses militants de rester mobiliser. Au retour, à Dakar, de la délégation envoyée au Daaka de Médina Gounass, le président Macky Sall a parlé aux militants à l’étape de Tambacounda, puis de Kaffrine. Des responsables lui en ont donné l’occasion en collant le micro à leur téléphone.
Si Macky Sall refuse, apparemment, de garder le silence, il a posé, par cette délégation au Daaka, un autre acte. “C’est clair, Macky Sall a mis à l’écart Amadou Bâ, le candidat de Benno à la Présidentielle”, analyse ce dirigeant de l’APR qui a souhaité masquer son identité. “Amadou Bâ n’est plus sur les tablettes du président Macky Sall”, précise la même source, ajoutant qu’il s’active pour lui ravir le contrôle du parti. Arrivé deuxième à la Présidentielle avec 35,79%,
Amadou Bâ est, selon la loi, le chef de l’opposition. Ce titre donne à l’ancien PM un statut qui lui permet de se positionner en leader dans l’opposition. Il reste que le candidat de Benno reste discret depuis la dernière Présidentielle. Un silence qui laisse libre cours à diverses spéculations sur le cours qu’il entend donner à la suite de sa carrière politique.