Affaire du "tueur de DRH" : le procès en appel de Gabriel Fortin s’ouvre à Grenoble
La cour d’assises de l’Isère doit juger en appel Gabriel Fortin, ingénieur au chômage reconnu coupable de trois assassinats et d’une tentative d’assassinat en 2021. Parmi les victimes, trois responsables de ressources humaines.
Le procès en appel de Gabriel Fortin, ingénieur au chômage qui avait tué trois personnes à deux jours d'écart en janvier 2021, s'ouvre ce lundi 13 mai à Grenoble.
Assisté de nouveaux avocats qui n’ont pas souhaité s’exprimer avant le procès, l'homme de 49 ans doit comparaitre du 13 au 29 mai devant la cour d’assises d’appel de l’Isère. En juin 2023, Gabriel Fortin avait été reconnu coupable de trois assassinats ainsi que d'une agression armée, et condamné à la peine maximale de la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté. Il avait immédiatement fait appel.
La question de l'altération du discernement sera au cœur de ce nouveau jugement. En 2023, à l’issue du procès, la cour d’assises avait retenu une altération de son discernement, alors même que les experts psychiatriques ne la retenaient pas, considérant le mis en cause comme "un grand paranoïaque", mais avec un discernement "intact", rappelle Le Dauphiné Libéré. Des expertises psychiatriques complémentaires demandées par la présidente de la cour d’assises de Grenoble ont cette fois conclu à une altération de son discernement.
Responsables de son chômageLe 28 janvier 2021, Gabriel Fortin avait successivement abattu Patricia Pasquion, cadre dans une agence Pôle Emploi de Valence, et Géraldine Caclin, responsable des ressources humaines d'une entreprise d'Ardèche, Faun Environnement. L'avant-veille, il avait tué par balle Estelle Luce, une directrice des ressources humaines de 39 ans, sur le parking de son entreprise, à Wolfgantzen, dans le Haut-Rhin. Dans la même soirée, il avait tenté d’assassiner un autre directeur des ressources humaines, chez lui, à Wattwiller.
Trois des quatre victimes avaient été associées à deux licenciements de Gabriel Fortin, d'une entreprise d'Eure-et-Loir en 2006 et de Faun Environnement en 2009. Socialement isolé, l'ingénieur, resté presque mutique tout au long de son premier procès, n'avait pas fait preuve de remords ni donné d'explications. Il vivait le chômage comme une injustice et ne supportait pas d'être déclassé socialement.