Un an après, quel bilan pour la colocation pour seniors ouverte dans ce petit village de Haute-Loire ?

Il y a un peu plus d’un an, une colocation un peu spéciale ouvrait ses portes à la Maison Chaumet, en plein cœur du village de Saint-Privat-du-Dragon, en Haute-Loire.

Il y a un an, Jean-Pierre, Albert et Janine avaient pris place chacun dans une chambre refaite à neuf pour entamer une nouvelle vie dans la Maison Chaumet.

Quelques mois plus tard, ils sont désormais quatre à se côtoyer au quotidien. Janine est toujours là. « On n’est pas très nombreux et on s’entend bien », explique-t-elle. C’est sa fille qui lui a trouvé cette alternative. « Je viens d’un village près de Langeac, mais je ne connaissais pas. » Elle ne regrette pas le déplacement. « En plus, Sylvie est très attentive. »

Ces seniors ont choisi de vivre en colocation : "On est comme à la maison"

Sylvie, c’est Sylvie Vigier, la gérante des lieux. Après une quinzaine d’années en tant qu’aide-soignante, elle a choisi de prendre ce virage. Toujours pour aider. Pour être aux côtés de ceux qui en ont besoin. Elle aussi n’a « aucun regret » de s’être lancée dans cette aventure.

« C’est un mode d’accueil recherché par les familles. Ils ne veulent plus être seuls et ont souvent perdu leur conjoint. On est sur quelque chose entre la maison et l’Ehpad. Ici, ils ont leurs repères, ils s’approprient les lieux. »

En un an, elle a mis sur place un rythme pour les locataires. « Tous les jours, avec Valérie (employée), on fait les repas. Il y a aussi le ménage, laver le linge… On ne sous-traite rien », assure-t-elle. Les seules personnes extérieures à intervenir sont les professionnels de santé et les personnes proposant des activités.D’ailleurs, ce matin-là, c’est gymnastique avec Marie-France. N’allez pas imaginer qu’ils se retrouvent à faire des roulades : « On est sur de la gym douce, du maintien en forme » avec des ballons, un travail des bras, de la prévention de chutes… Janine aime bien participer à l’activité. Souvent, Liliane et Daniel y assistent également.

Tous deux sont arrivés en même temps, en octobre dernier. Elle, 88 ans, originaire de Dieppe, a son fils qui vit à Prades. Lui, 86 ans, a déniché ce logement grâce à sa belle-fille. « Quand j’ai visité, ça m’a tout de suite plu, surtout cette maison ancienne, au calme. »

Pour Liliane, vivre à la Maison Chaumet, c’est vivre « mieux qu’à la maison ». Elle se sent « bien estimée par le personnel » et trouve qu’il y a « de belles promenades à faire ». Daniel, véritable artiste qui dessine fréquemment, est « content d’être là ». Il aide de temps en temps à éplucher les légumes pour préparer à manger. Car à Saint-Privat-du-Dragon, tout le monde vit à son rythme. Personne n’est obligé à rien. « Mais on prend souvent les repas ensemble, non ? », questionne Sylvie. Daniel valide d’un hochement de tête.

S’il y en a bien une qui n’imaginait pas finir ici, c’est Valérie.

Je cherchais une place pour mon papa et je suis tombée sur un emploi.

Initialement, elle avait visité les lieux pour son père, c’est vrai. Après discussion, Sylvie Vigier lui a demandé si elle était intéressée pour venir lui prêter main-forte. Avant d’attaquer à la Maison Chaumet, Valérie faisait « la même chose, dans des structures pour les personnes âgées ».

Elle n’a pas aimé son expérience. « Je suis beaucoup à l’écoute, il y a un vrai lien avec les familles, on partage tous des choses. Ce que je ne pouvais pas faire avant », regrette-t-elle. Elle qui se décrit « pleine d’empathie » aime accompagner les résidents. « Il faut qu’il y ait plus de maisons partagées comme ça. »

Des endroits avec peu de monde, un suivi médical et des tarifs légèrement moins chers. « Aujourd’hui, on est à 1.500 € par mois, sachant qu’il existe des aides, contre environ 2.000 € en Ehpad », note Sylvie Vigier. Des points positifs qui en séduisent. À commencer par les résidents, toujours aussi conquis.

Contacter Sylvie Vigier au 06.86.01.10.53 ou par mail à contact@maisonchaumet.fr.

Maryne Le Gof