"Faire confiance aux maires ruraux": Cécile Coulomban, secrétaire de mairie à Tronget, a rencontré Yaël Braun-Pivet

Elle n’en revient pas encore de sa chance d’avoir été visiter l’Assemblée nationale et surtout, d’avoir pu échanger librement, "d’égal à égal", avec la présidente de l’Assemblée nationale, sur une thématique qui lui est chère : l’avenir des zones rurales.Cécile Coulomban, secrétaire de mairie depuis trente ans à Tronget, a discuté à bâtons rompus, lundi 13 mai, avec Yaël Braun-Pivet, lors d’une de ses permanences citoyennes mensuelles, au cours de laquelle étaient aussi reçus deux étudiants, un retraité d’Airbus et une infirmière. Chaque premier lundi du mois depuis décembre 2022, Yaël Braun-Pivet, qui multiplie les initiatives pour ouvrir le Palais Bourbon aux citoyens, reçoit des volontaires. Cinq personnes sont choisies à chaque session pour ces moments d’échanges avec des Français au sujet des institutions, de la citoyenneté et de la vie démocratique.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et Cécile Coulomban, secrétaire de mairie à Tronget, au Palais Bourbon. Les problématiques actuelles du secteur rural, Cécile Coulomban les connaît bien, elle qui est secrétaire de mairie depuis trois décennies dans une commune de l'Allier de 900 habitants.

Elle a insisté sur l’importance de la commune : "J’ai rappelé qu’elle constitue la première vertèbre de la colonne vertébrale républicaine, un échelon de proximité. Nos villages sont les thermomètres de la nation. Car en milieu rural, on rencontre aussi des touristes, de nouveaux arrivants, des gens de passage… La commune constitue la base républicaine, car on organise les commémorations, on fait tourner les écoles. Mais les tâches confiées aux mairies sont mal connues".

La Bourbonnaise a aussi expliqué à la patronne du Palais Bourbon : "Il faut faire confiance au pragmatisme du maire, car il connaît très bien son territoire". Elle a témoigné des inquiétudes des maires, face aux intercommunalités, avec le risque de se retrouver avec des missions moins gratifiantes, "comme la préparation de vins d’honneur".

Elle a aussi évoqué son métier de secrétaire de mairie : "Plus que ça, une vocation", et "qui sera enfin revalorisé grâce à la loi du 30 décembre 2023, mais qui doit encore être davantage reconnu. Faute de formation qualifiante, on doute souvent de nos capacités", regrette-t-elle.

On n’est pas qu’un couteau suisse, rôle auquel on nous réduit souvent ! Il faut faire connaître ce métier ! La présidente m’a posé beaucoup de questions sur l’évolution du métier et a voulu connaître mon parcours personnel. Elle a pris beaucoup de notes et a émis des suggestions, par exemple que des élus aillent évoquer la commémoration du 8 mai dans les écoles

Après ces "échanges constructifs", elle, "la fille de paysan", a offert à Yaël Braun-Pivet l'ouvrage La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin, qu’elle a relu récemment avec émotion. "Ce livre raconte qu’on a une richesse, un savoir-faire, en milieu rural, mais qu’on n’ose pas, qu’on manque d’ambition, alors qu’on pourrait faire beaucoup de choses… ".

Ariane Bouhours