Ce premier Territoire éducatif rural de Haute-Loire montre l'exemple

Paulhaguet accueille le premier Territoire éducatif rural de Haute-Loire, créé en accompagnement d’un projet de rapprochement immobilier entre collège et primaire. Premier bilan.

"C’est un projet structurant, innovant et performant ; un projet éducatif ambitieux un véritable outil tourné vers l’avenir… " À l’image des propos du député et conseiller régional Jean-Pierre Vigier, la satisfaction semblait de mise, vendredi 17 mai à l’occasion de l’inauguration du Territoire éducatif rural (TER) de Paulhaguet. Le premier du département, qui s’est construit à la faveur d’un projet immobilier : le rassemblement, sur le même site du collège, des enseignements primaires (maternelle et élémentaire de Paulhaguet) et secondaire.

Un projet rappelé par le maire de la commune, Gérard Belin : " Il y avait un souhait de la communauté de communes des Rives du Haut Allier d’installer un pôle jeunesse dans les anciens locaux de l’école élémentaire, qui lui appartiennent. Et il n’était pas possible de construire au niveau de l’école maternelle, qui se trouvait en zone inondable. Il fallait donc trouver une autre solution… " Celle-ci s’est construite avec l’inspection d’académie et le Département de la Haute-Loire, qui a cédé à la commune, pour l’euro symbolique, l’ancien internat du collège de Paulhaguet.

Les travaux d’aménagement du bâtiment pour que les rez-de-chaussée et premier étage deviennent maternelle et élémentaire ont débuté en janvier 2023 et se sont achevés en juillet. Le déménagement, pour la rentrée 2023-2024, permettant au TER de Paulhaguet de prendre toute sa dimension. " Au-delà de l’immobilier, c’est un beau projet, insistait le préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier, vendredi. "

Ce TER est un outil pour préparer l’école de demain en milieu rural. […] Et cela conforte le collège public rural avec l’ensemble des écoles autour.

Son objectif est la mise en place d’une continuité pédagogique et d’une culture scolaire commune, pour faciliter les transitions entre les cycles pour les élèves.

Quand il s’agit de dresser un premier bilan de ce déménagement et de la mise en place du TER, Josiane Jaussaud Bara, directrice de l’école primaire, et Laurence Weis, principale du collège, expliquent : " Cela nous permet déjà de travailler ensemble. " Et la responsable du collège de préciser : " Le 7 juin, les élèves de sixième sont invités à l’action menée par les écoles du secteur de Paulhaguet, la journée intersport, qui rassemble tous les établissements qui dépendent du collège. "

Le TER a aussi fluidifié la liaison école-collège pour les élèves et pour les équipes, qui commencent à réfléchir à des projets communs. " La première année de travail en commun était surtout administrative, avec la construction du bâtiment. Il y avait encore école et collège. La première étape, c’était avant tout la fusion élémentaire-maternelle. Et il a fallu tout déménager, reconnaît Josiane Jaussaud Bara. Cette année, il y a une liste plus conséquente d’actions partagées entre école et collège. L’autre changement, c’est la présence de l’enseignant Emile (Enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère). L’an dernier, il ciblait les cycles 2 et 3 (élémentaire). Dans ce lieu unique, il inclut aussi les maternelles. "

Trois choses mises en place au sein du TERPrimaire. Chaque semaine, les élèves des trois cycles suivent une heure d’enseignement en langue anglaise avec l’enseignant Emile dans différentes matières (littérature, EPS, arts visuels, musique…).Interdegré. Une action est menée autour de la littérature pour partager le goût de lire.Collège. Le vendredi, en fin de journée, il n’y a pas de cours, mais une activité obligatoire : webradio, basket 3x3, rugby, yoga, sport de raquette, loisirs créatifs, atelier théâtre ou atelier apiculture.

" Maintenant, il faut que les premier et deuxième degrés s’acculturent l’un à l’autre ", analyse Virginie Igounet, inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription de Brioude. "Et Josiane Jaussaud Bara de confier :

 Pour les enfants, c’est plutôt positif. La nouveauté les attire. Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait eu de difficulté ou d’appréhension. En revanche, il y a un intérêt pour moi : avant, la direction s’exerçait sur deux sites…

Laurence Weis voit un autre avantage qui la concerne directement : " Pour moi c’est super. Je connais tous les petits qui déjeunent à la cantine. Et ils me connaissent. Cela pourra leur éviter l’appréhension et sécurisera les enfants dans leur parcours. "

Et bien que les établissements se soient rapprochés dans le cadre du TER, la séparation restera d’actualité. " Pour que cela fonctionne, il faut que le primaire et le secondaire gardent leur spécificité dans la complémentarité. Mais en se connaissant mieux, on peut sécuriser le parcours de l’élève ", insiste Virginie Igounet. 

Pierre Hébrard