Police, gendarmerie : pas de congés pour les forces de l’ordre cet été en Creuse

La préfète assure que les renforts creusois aux JO n’affecteront pas la sécurité sur le territoire. La limitation des congés et le recours à la réserve permettront de maintenir un effectif normal en zones gendarmerie et police dans la Creuse.

La grande mobilisation des forces de l’ordre pour sécuriser les Jeux Olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août, va-t-elle se faire au détriment de la province?? La Creuse sera-t-elle vidée de ses effectifs de police et de gendarmerie, comme certains le craignent déjà?? « On entend beaucoup de choses, les élus s’inquiètent, craignent qu’il n’y aura plus de moyens de réagir en Creuse. Nous voulons les rassurer, et l’ensemble de la population : les forces de sécurité seront bien présentes cet été en Creuse, réagit la préfète de la Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs. Nous ne serons pas du tout dans une situation critique. Effectivement, nous allons faire partir des policiers et des gendarmes, mais la gestion des congés cet été va permettre de maintenir une situation normale. »

La sécurité sera bien assurée sur l’ensemble du département, en zones police et gendarmerie, et peut-être même plus qu’ordinairement. 

« Une année normale, nous avons 33 % de permissionnaires entre le 15 juin et le 30 septembre, a détaillé le colonel Bruno Graffouillère, commandant du groupement de gendarmerie de la Creuse. Cette année, nous serons à 20 %, et pendant la période des Jeux Olympiques, du 23 juillet au 11 août, les permissions seront proscrites afin de dégager des ressources qui iront en région parisienne. » En outre, sur la période du 15 juin au 15 septembre, chaque personnel ne sera autorisé à prendre que 10 jours de permissions, soit deux semaines, et celles-ci ne pourront pas être consécutives.

Sur les 305 gendarmes du groupement départemental, 90 au maximum seront détachés en même temps en région parisienne. Les deux-tiers qui resteront en Creuse représentent « un effectif à peu près égal à celui d’une période estivale normale, souligne le colonel. Par ailleurs, nous allons aussi bénéficier d’une augmentation du budget de réserve opérationnelle qui permettra de mobiliser ces équipes plus fortement. On ne relâche pas du tout le terrain, toutes les opérations seront maintenues. » Côté police nationale, les modalités seront sensiblement les mêmes, avec un effectif plein pendant les Jeux Olympiques, contre un taux de présence de 60 % en période normale. Du 15 juin au 15 septembre, hors JO, les effectifs seront présents à 80 %. « Sur un effectif de 86 policiers, 12 au maximum seront détachés à Paris. Mais il n’y aura aucune rupture capacitaire sur le territoire, assure le commissaire Xavier Badier, directeur départemental de la police nationale. Des policiers qui occupent des fonctions de soutien (état-major, RH, informatique) mais qui ont une expérience de terrain seront mobilisés pour patrouiller. Il y aura peut-être même davantage de véhicules banalisés et de policiers en civil. À bon entendeur salut », prévient le commissaire. Le budget des réservistes a là aussi été largement augmenté.

La préfète a également souligné « la possibilité d’obtenir des renforts pour des manifestations particulières », évoquant notamment la manifestation prévue le 30 juin “Pour des forêts vivantes”, visant notamment le projet d’entreprise de granulés Biosyl et l’expansion de la scierie Farges-Piveteau, et pour laquelle un appel à une mobilisation nationale a été lancé.

Des renforts, il y en aura aussi bien sûr pour le passage du Tour de France en Creuse. Ce jour-là, 280 gendarmes seront mobilisés à et autour d’Évaux-les-Bains, ville-départ, ainsi que sur les 27 kilomètres que le Tour parcourra sur les routes du département.