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Май
2024

Depuis le Cantal, ce médecin aide à distance les enfants blessés de Gaza

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L’un de ses premiers appels, c’était Mara. Une jeune Palestinienne. « Je lui dis que je l’appelle pour Save Gaza's Children, qu’on voudrait savoir comment va son frère, qui a une maladie chronique”. Elle me répond qu’il a été évacué en Égypte, et qu’il est passed away [décédé, ndlr] trois jours après. Je lui demande de me passer ses parents. Elle me répond que sa mère est martyre, perdue avec ses deux jeunes frères, et que son père est porté disparu. Elle me dit : “Je suis en Égypte avec mes cinq petites sœurs”. »

Chirurgien orthopédiste au CMC de Tronquières, cantalien depuis dix-sept ans, le docteur Hakim Klouche aide à distance les enfants de Gaza. Apolitique, il est le père de quatre enfants, et il consacre une heure par jour à l’ONG Save Gaza's Children. Une mission précise lui est confiée.

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Depuis janvier dernier, le médecin arpajonnais, arabophone, contacte les patients palestiniens pour le compte de l’ONG, dans le but d’établir des rapports médicaux. « Au bout du fil, j’ai des parents de patients, ou les patients eux-mêmes, blessés, pour la majorité des enfants, décrit-il. Le rôle de Save Gaza Children est d’évacuer les patients blessés, ou atteints de pathologies chroniques, qui ne peuvent pas bénéficier de soins à Gaza vers d’autres pays, avec l’accord des autorités palestiniennes, israéliennes et du pays d’accueil. »

Ils partent d’abord en Égypte, mais leur système de santé est dépassé. Répartis partout dans le monde, les médecins de Save Gaza Children téléphonent à ces patients pour demander si les soins sont complets. « On sait que la prise en charge est insuffisante, et si c’est le cas, j’établis le dossier. Je leur précise que la décision ne me revient pas. Que nous sommes une organisation non gouvernementale. Ce sont les diplomaties qui décident. Il ne faut pas leur donner de faux espoirs. »Parmi les personnes avec qui il est entré en contact, 70 environ, « quatre ou cinq passed away ». 

Passed away... Je le dis en anglais, je ne veux pas le dire trop en français, "décédé", c’est quand même dur… Ossama, le 26 mai, il allait fêter ses 2 ans. Et puis bombardement le 20 avril. Sur le dossier médical : brûlé à 60 % au 3e degré. Donc hier, on nous annonce qu’il est passed away. D’un côté ça nous ébranle, et d’un autre côté, ça nous donne l’énergie pour continuer à faire ce qu’il faut évacuer les patients. Pour les sauver. Les enfants c’est toujours dur à encaisser.

Un fichier permet aux médecins de savoir si les patients sont évacués ou décédés. « J’ai une liste de patients que j’ai établi moi-même, dont la plupart sont bloqués en Égypte ou à Gaza. Les évacuations se font au compte-gouttes. » Ceux qui y accèdent sont évacués en Turquie, Émirats arabes, en Tunisie, aux États-Unis, en Algérie. Plus rarement en France, mais ce sont de bonnes nouvelles : « Le petit Isam a été pris en charge à Lyon, il va bien. Ça donne une sensation de satisfaction. »

Documents médicaux, passeport, photos récentes des membres fracturés ou des lésions… Tout passe par WhatsApp. Son fil est rempli d’échanges en arabe. Autant d’histoires tragiques, de familles éclatées. Depuis qu’il fait ça, il a pu faire évacuer quelques enfants. « Ils se comptent sur les doigts d’une main. Il y a Nasmine, Ahmed, leur mère Sharazede, et leur père, qui est resté avec leur fille en insuffisance rénale en Égypte. Ce sont des évacuations qui détruisent des familles. »Il reste pragmatique pour ne pas se laisser happer par le vertige du réel. « Le contact direct avec des patients palestiniens, c’est quelque chose de fort. Ce n’est ni Facebook ni les journaux ». Il n’y a pas de filtre. « C’est la réalité de la vie, directement. Avec le temps, je suis aussi en contact avec des médecins palestiniens à Gaza. Leur système de santé n’arrive plus à prendre en charge les patients, la majorité des hôpitaux sont hors service, mais d’autres hôpitaux fonctionnent, et ils font avec. »

"Toutes les histoires sont tragiques"

Derrière chaque numéro de son fil whatsapp, une histoire tragique. « Des jeunes qui m’envoient des photos en me disant “j’ai perdu 17 membres de ma famille élargie”. On comprend que la situation est grave. » Une fois rentré en contact avec un patient, il ne le lâche plus. Parfois, il envoie un message pour avoir de leurs nouvelles. Mais les réponses ne viennent pas toujours.

Ces enfants, derrière leurs lésions et leur petit lit, il y a tout un drame. "Rosanna, 9 ans, toute sa famille est perdue. Son père était professeur de médecine en université… Toutes les histoires sont tragiques. Des familles détruites. On communique avec eux, ça nous touche. On se dit : il n’est pas possible de supporter ça. Ni de croiser les bras. » Pour le médecin, il est « naturel et humain de se mobiliser ».

Alors, il a appris à « être efficace », et remplir sa mission : établir des dossiers pour obtenir l’évacuation des patients. » Une heure par jour, pas plus, et chez lui, dans une pièce en particulier. « J’ai une famille, un métier. Il faut éviter la saturation et garder la tête sur les épaules. » 

Anna Modolo

Blouse Blanche pour Gaza. Sur Facebook, Blouses Blanches Gaza Cantal, blousesblanchesgazacantal@gmail.com




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