Les luttes du Larzac au menu des Rencontres de l'atelier à Montluçon
La lutte du Larzac est un feuilleton que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Au début des années 1970, le gouvernement français envisage l’extension du camp militaire implanté dans cette partie du département de l’Aveyron.
Durant dix ans, des milliers de personnes parmi lesquelles des paysans menacés d’expropriation se mobilisent pour réclamer l’abandon du projet. Elles obtiennent satisfaction en 1981. Fraîchement élu à la présidence de la République, François Mitterrand renonce.
Une gestion collectiveÉleveur aujourd’hui à la retraite, Christian Roqueirol, qui sera présent vendredi soir à Montluçon à l’occasion des Rencontres de l’atelier, a vécu ces évènements. "Après l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, nous avons demandé à ce que les terres ne soient pas vendues à des propriétaires privés mais qu’elles soient gérées collectivement par les gens d’ici", explique-t-il.
En 1985, la Société civile des terres du Larzac voit le jour. Son credo : donner la possibilité à une personne, via un bail de carrière, de gérer une ferme jusqu’à sa retraite. "Le paysan est ainsi assuré qu’on ne lui demandera pas de partir avant l’âge de la retraite", ajoute Christian Roqueirol.
Une autre façon d'envisager l'agricultureLa SCTL qui a sous sa responsabilité 25 fermes, est gérée par un conseil composé de neuf membres éligibles tous les deux ans. "Il s’occupe des affaires courantes et aussi des appels à candidatures pour remplacer les fermiers sortants."
Un système qui semble fonctionner, si l’on en croit l’ancien éleveur : "À chaque fois qu’une ferme se libère, on reçoit entre six et dix candidatures et la plupart sont très sérieuses." Et Christian Roqueirol de commenter : "Quand on nous dit qu’il n’y a pas de relève dans l’agriculture, c’est peut-être parce que les jeunes qui veulent s’installer sont obligés d’acheter la terre contrairement au système que nous avons mis en place."
Du bois de chauffage et des panneauxDe l’élevage de brebis à la production de plantes aromatiques en passant par celle de liqueurs, l’offre s’est élargie au fil des années. Et de nouvelles ressources ont essaimé.
Une association gère ainsi 1.600 hectares de bois destinés à la confection de plaquettes forestières vendues à des particuliers. Une autre association dépendant de la SCTL équipe, depuis 2015, les fermes les mieux exposées de panneaux photovoltaïques. Le bénéfice engrangé permet de restaurer des bâtiments et des toits endommagés par l’usure du temps.
Pratique :"Les luttes du Larzac d’hier à aujourd’hui" aux Rencontres de l’atelier, vendredi 24 mai à 18h30, salle C26 au parc des Îlets à Montluçon.
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Martial Delecluse