Opération "place nette" en Haute-Loire : de jeunes livreurs de drogue arrêtés
Trois jeunes, des connaissances du quartier de Mail à Firminy (Loire) : une fille de 22 ans et deux garçons de 19 et 20 ans, ont été jugés aux côtés de deux hommes dans la force de l’âge, connus pour être de grands consommateurs de stupéfiants à Bas-en-Basset, mercredi par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay.
Une enquête de plusieurs moisCela faisait plusieurs mois que la brigade de recherches de gendarmerie suivait de près leurs déplacements et échanges téléphoniques.L‘enquête a débuté autour d’un quadragénaire dont le casier judiciaire compte 15 mentions. L’homme était sorti de détention en 2022. Au cours de l’audience, il a expliqué qu’il « ne consomme pas régulièrement des stupéfiants », mais seulement « quand j’ai des problèmes familiaux ».Mercredi, huit jours après son interpellation, il comparaissait depuis le box des prévenus aux côtés d’une jeune femme de 22 ans, arrêtée elle aussi le 14 mai dernier au petit matin, à Monistrol-sur-Loire et ayant reconnu être une livreuse de cocaïne dès son placement en garde à vue. Elle se servait de la Clio bleue de sa mère (confisquée par le tribunal) pour se rendre « à Firminy ou Saint-Étienne » chercher de la cocaïne déjà conditionnée pour la revente. Les adresses de livraison lui étaient ensuite envoyées via le réseau social Signal. Elle parvenait ainsi à vendre « entre 30 et 40 grammes par jour ». « Je devais rembourser une dette de mon père », a-t-elle expliqué. Au cours de l’instruction elle avait confié aux enquêteurs que son père, détenu en prison, avait laissé une dette liée à sa dépendance à la cocaïne.Le troisième prévenu est un garçon de 20 ans. Il est, lui aussi, livreur « de cannabis, pour avoir de l’argent et payer ma consommation ». Il a reconnu avoir livré « une plaquette » à l’un des deux hommes d’âge mûr visé par la prévention. Il estime avoir écoulé en 4 mois environ 1,5 kg de cannabis « de façon régulière » et 500 grammes de cocaïne « occasionnellement ».Le dernier coprévenu de 19 ans, s’est présenté comme un étudiant en plein changement de cursus. Il connaît les deux livreurs et a admis les avoir « accompagnés ou conduits pour 6 ou 7 livraisons ».
Des condamnations diversesPour la procureure de la République, Cathy Pajon, ils sont tous coupables. Dans ses réquisitions, elle a demandé trois maintiens en détention (pour les deux livreurs et le consommateur aux 15 condamnations), un emprisonnement à domicile pour le quinquagénaire et une peine de sursis pour l’étudiant. Les cinq avocats de la défense ont plaidé dans la même intention, dénonçant « une opération de communication des forces de l’ordre avec l’opération Place nette » en demandant au tribunal de ne pas faire de leurs clients « un exemple ». « Vous n’avez ici que le bas du panier. »Le tribunal a prononcé la culpabilité de l’ensemble des prévenus. Deux d’entre eux ont écopé d’une peine de prison ferme avec un maintien en détention. Le jeune livreur de 20 ans passera 8 mois en prison, tandis que Sébastien Nicolas (*) écope de deux ans de détention dont un an de sursis probatoire. Le tribunal a tenu compte « des pressions subies » par la livreuse qui n’est pas retournée en prison à l’issue de l’audience puisqu’elle a bénéficié d’une peine aménagée sous forme d’un emprisonnement à domicile avec le bracelet électronique de 17 mois dont 5 de sursis probatoire. L’étudiant a été condamné à 8 mois de sursis, tout comme le client de 53 ans qui consomme 3 grammes de cannabis par jour. Chacun devra également s’acquitter d’une amende, entre 500 et 1.500 euros.
(*) Selon la charte du groupe de presse Centre France, nous indiquons l’identité des personnes condamnées à des peines égales ou supérieures à un an ferme avec maintien en détention.
Céline Demars