Régional 1 : Aurillac a traîné comme un boulet son début de saison [bilan de l'exercice 2023-2024]

Écrire aujourd’hui que tout le monde espérait beaucoup plus et beaucoup mieux de cette cuvée aurillacoise ne fera un trou à la chemise de personne ! Dauphin du gargantuesque champion Espaly (61 points) il y a tout juste un an pour son retour sur les sentiers régionaux, Aurillac était attendu avec un dossard de favori, dans un rôle de leader.

À l’heure des supputations estivales, les premières indications, les premières impressions, les premières évaluations transpirant intra-muros, prêtaient à penser que l’effectif serait plus compétitif. L’image renvoyée par le terrain n’a pas confirmé ces prévisions.

Aurillac s’est sabordé pas plus tôt entré dans l’épreuve de vérité. En perdant trois fois à l’extérieur lors des quatre premières journées (1 point sur 12), il s’est plombé les ailes. Il a même dû patienter… 300 minutes pour planter un pion et la septième joute pour signer un succès. Face au promu Beaumont. Les carottes étaient déjà bien cuites.

Le temps n’était plus à tirer des plans sur la comète, entendez à lorgner les sommets, à se nourrir de rêves de conquêtes. Le challenge avait pris une autre tournure, moins gratifiante forcément. Plus question alors de parler de montée, de se gargariser avec un objectif devenu inaccessible. La réalité se résumait à lutter pour le maintien, à changer de costume, à se cracher dans les mains et à retrousser les manches pour ne pas voir s’éteindre le phare du Cantal.

Dans l’imposant peloton des relégués (5) à l’issue de la phase aller, Aurillac a su réagir pour retrouver des raisons de croire à son salut. Pas facile. Toujours poussif, toujours convalescent, pas franchement rassurant, pas vraiment conquérant, cet Aurillac mal parti est finalement arrivé au port avec l’essentiel dans ses bagages. Au prix d’un redressement salvateur, rarement convaincant, mais suffisant pour laisser six formations dans le rétro.

Une seule fois battu sur la phase retour quand il a perdu son invincibilité à Baradel face à Montluçon, deux ans après que la réserve du Clermont Foot s’était imposée lors de l’ultime journée de N3, cet Aurillac a su malgré tout ramener de Volvic et à deux étapes de l’arrivée LA victoire qu’il fallait aller chercher à tout prix. Son seul véritable exploit dans un contexte pesant.

En gagnant dans le Puy-de-Dôme, les troupes de Freddy Morel se sont enlevées une énorme épine du pied tout en traçant le sillon du sauvetage confirmé samedi dernier en cartonnant Velay FC. Le soulagement a ainsi pris le pas sur les inquiétudes, les doutes, les craintes. Ouf !

Il n’empêche qu’Aurillac a déçu. On l’imaginait plus costaud, plus brillant, plus fort dans sa tête. Tout simplement plus compétitif. Il a tout juste rivalisé avec les meilleurs dans son jardin du chemin du Bousquet, il s’est montré un tantinet plus performant avec les formations tirant dans sa catégorie et a trouvé le moyen de se mettre en difficulté en bégayant chez des très mal classés.

Que retenir de plus d’un exercice durant lequel il encaissa trop de buts (32), n’en marqua pas assez (40), perdit trop de points à la maison (13), connut des défaillances collectives et des ratés individuels fréquents, pour vivre autre chose ? Par ailleurs, il ne put se réjouir de cette valeur ajoutée que doit apporter le recrutement extérieur (sept éléments). Certains n’ont pas répondu aux attentes. Des leçons sont à tirer.

Sans le président Hervé Blanc qui comme l’entraîneur Freddy Morel passent le relais au moment où s’ouvre le traditionnel chantier de l’intersaison. Un exercice toujours subtil et périlleux qui conditionne si souvent la suite. Et qu’Aurillac a besoin de réussir pour consolider un édifice fragilisé, chahuté, ébranlé depuis quelque temps maintenant.

Reprise le lundi 22 juillet. Pour se préparer à prendre un bon départ cette fois.