"Un échec, très clairement" : Kevin Pradier, entraîneur de Chamalières (National 2), dresse le bilan de la saison

Chamalières quitte donc le National 2 après cinq saisons. Une descente qu’a actée le déplacement manqué à Fréjus (1-4), lors de l’avant-dernière journée de championnat. Kevin Pradier, le coach du FCC, dresse un bilan sans concession.

Kevin, vous teniez à bien terminer, samedi soir, pour l’orgueil, devant Toulon (2-2)...

Je pense que les gars ont répondu présent sur le match de ce samedi. Après, ça ne change pas grand-chose, mais on voulait quand même finir sur une note positive, ça aura permis de montrer une belle image des joueurs et c’est ce qu’ils ont donné tout au long de la saison quand même.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avec cette descente du FC Chamalières ?

C’est très difficile. C’est vécu comme un échec, très clairement. On peut se dire qu’on ne luttait pas à armes égales, mais au bout du compte, c’est un échec, du club, des joueurs, du staff, et avant tout, mon propre échec. On peut se dire qu’avant l’avant-dernière journée, on pouvait encore espérer se maintenir, mais le résultat est là.

Comment cet échec s’est-il dessiné ?

J’ai très honnêtement le sentiment qu’on aurait pu mieux faire. Surtout, qu’on a loupé le coche en plusieurs occasions. Et puis, on doit quand même reconnaître le fait qu’on aura réussi à remporter qu’un seul match à l’extérieur, lors de la deuxième journée et pour notre premier déplacement, à Toulouse, qui termine dernier. Derrière, on n’en a pas gagné un seul. On a un profil pas du tout comme les autres, il y a eu le contexte, mais si je reprends l’exemple de notre dernier déplacement à Fréjus, on mène pourtant 1-0 jusqu’à la 65e minute et à partir de là, on explose parce que l’adversaire est meilleur, mais aussi sur sa supériorité athlétique, sa puissance, ce qu’on aura retrouvé chez toutes les autres équipes.

L’occasion d’évoquer cette poule Sud, nouvelle pour Chamalières, donc un contexte différent. Votre sentiment ?

Je dirais que le niveau n’avait rien à voir avec celui qu’on a connu. Non pas tactiquement parlant, car sur ce plan-là, celui de l’organisation, de la stratégie, il y avait, j’ai trouvé, des équipes plus évoluées l’an passé.

"Le talent chez nos adversaires de cette saison, dans cette poule Sud nouvelle pour nous, était nettement au-dessus, et ça ne concernait pas un seul joueur, mais selon les adversaires, 2, 6 ou 10 ! Et puis il y a l’intensité, la puissance. Là-dessus, on a été plutôt surpris, on a eu beaucoup de mal à rivaliser."

Mais on a été aussi moins forts que l’an passé. On a perdu notre meilleur buteur (Orphé Mbina, 8 buts et 3 passes pour Nîmes, en National) et notre meilleur joueur et capitaine (Vinicius Gomes) et on n’a pas su les remplacer. Lors du dernier déplacement, dans mon groupe, il n’y avait que deux recrues de cet été. Et ça, c’est un échec de notre part, de la mienne. C’est beaucoup de regrets, surtout juste après ce qui était la plus belle saison du club, 6e de sa poule.

Vous semblez vous flageller, alors qu’il y a les structures, le contexte, le budget du club qui n’aident pas...

Ce n’est pas que je me flagelle, c’est juste qu’il faut être assez lucide pour bien cerner les raisons de l’échec. Tout cela, ça existe, mais il ne faut pas se cacher derrière. On n’a pas su proposer ce qu’il fallait pour les dépasser. Après, je sais que pour constituer un groupe, il y a des clubs qui ont de gros moyens, et d’autres comme nous, qui eux, doivent faire des paris. Et les paris, ils peuvent être gagnants ou pas gagnants.

"Quand je regarde nos rotations, ma réflexion est qu’on a en fait beaucoup tiré sur les mêmes joueurs cette saison."

Je suis en fin de contrat. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne ferme pas la porte ni à rester, ni à répondre à la proposition d’un projet extérieur de N2 mais une bonne N3 bien structurée peut être intéressante comme la possibilité d’intégrer un staff pro, sachant que mon objectif, c’est le BEPF.

Jean-Philippe Béal