Ce couple installé en Haute-Loire est accusé d'harcèlement sur les réseaux sociaux
Le couple domicilié dans le Brivadois n’a pas souhaité comparaître « et c’est leur droit », les a défendus Me Laurent Pierot, leur avocat.La victime est Parisienne. Elle habitait un appartement du boulevard Voltaire, mitoyen de la salle de concert du Bataclan. Le 13 novembre 2015, elle était chez elle lorsque la salle de spectacles a été attaquée par les tirs d’un commando de Daech armé de kalachnikov. Elle avait porté secours aux blessés qui étaient parvenus à s’échapper et un jeune homme avait perdu la vie dans ses bras. La cour d’Assises de Paris avait reçu sa constitution de partie civile, la reconnaissant ainsi officiellement comme une victime de l’attentat. Elle avait été prise en charge par des groupes de paroles et de suivi psychologique avant de dénoncer ce qu’elle considérait être une censure au sujet de l’islam. Cette prise de position lui avait valu des propos haineux, dont ceux de la prévenue du Brivadois, une quadragénaire originaire du Maghreb et son compagnon. Ce dernier est une ancienne connaissance de la victime, sans que le degré d’intimité n’ait filtré au cours de l’audience.
L’avocat réclame 30.000 € de dommages et intérêtsDu 15 février 2021 au 3 novembre 2022, le couple installé en Haute-Loire avait adressé des commentaires sur les réseaux sociaux et publié des vidéos sur Youtube, sous couvert d’un pseudonyme, pour insulter la plaignante de « raciste » insérant des croix gammées dans ses publications et usant « d’insultes en dessous de la ceinture ». Pour Me Frédéric Pichon, avocat de la partie civile, ce harcèlement, « qui est allé jusqu’à la publication d’une dizaine de vidéos par jour », aurait été attisé par « une jalousie rétroactive ». L’avocat parisien a réclamé un montant de 30.000 euros de dommages et intérêts pour sa cliente « qui est au bout du rouleau ». De son côté, le Ministère public a requis une peine de 6 mois de sursis et une inéligibilité de plein droit. Mais pour la défense, qui a plaidé la nullité de citation, « la notion de fréquence du harcèlement n’y est pas » et « la plaignante et son compagnon de l’époque ont, eux aussi, adressé des insultes à mes clients. » Le tribunal rendra son jugement le 25 juin.
Céline Demars