Montée en National 3 : le match de barrage saute entre Domérat et Seyssinet... "C'est un sketch !"

Jamais le mot "barrage" n’aura autant fait (non-)sens, que pour la montée de Régional 1 à National 3 dans la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de football (LauraFoot)... D'ailleurs, le match, de barrage donc, qui devait opposer l'AS Domérat (Allier) et l'AC Seyssinet-Pariset, ce samedi 25 ou ce dimanche 26 mai, sur terrain neutre, est reporté à début juin. Pourquoi ? On va (tenter de) vous expliquer.

Au départ, le règlement régional stipulait que des barrages seraient organisés en fin de saison entre les premiers des trois poules. On est en fin de saison. Les trois premiers sont : l’AS Domérat (poule A, Allier), la réserve du FC Villefranche-Beaujolais (poule B, Rhône), et l’AC Seyssinet-Pariset (poule C, Isère).

Le hic, c’est que l’équipe première de Villefranche est reléguée de N1 à N2. Elle est certes en position de première repêchable, avec de bonnes chances de l’être vu que plusieurs clubs sont en mauvaise posture extra-sportive ou financière, notamment le FC Rouen. Mais à cet instant, le FCVB est bien relégué en N2. Ce qui empêche de facto sa réserve de monter en N3. Car il faut a minima deux divisions d’écart entre deux équipes d’un même club…

D’ailleurs, le même règlement, de cette même LauraFoot, était clair à ce sujet dans sa première mouture : "Si un premier de poule ne peut pas monter pour une quelconque raison […], le barrage n’aura lieu qu’entre les premiers des deux autres poules, en un match sur terrain neutre". Soit, dans le cas présent, un barrage sec entre Domérat et Seyssinet.

Sauf que, c’est là que le bât blesse et qu’il faut se cramponner, la semaine dernière, la ligue régionale a finalement souhaité laisser une porte de sortie, ou plutôt d’entrer en N3, à la réserve de Villefranche. Et ce "dans l’intérêt du football régional", pour "tenir compte des différents cas de figure pouvant intervenir"… Comme le repêchage du FCVB en National (N1).

Aussi, après des échanges de mails, parfois musclés, entre les différentes parties, un nouveau format de compétition a été décidé par la ligue. À savoir : d’abord un seul match de barrage entre Domérat et Seyssinet, dès ce week-end des 25/26 mai, sur terrain neutre, avec le vainqueur qui monte en National 3… Excepté si Villefranche est repêché dans les jours/semaines qui suivent. Auquel cas, ce premier match serait annulé, et de nouveaux barrages à trois équipes, avec la réserve du FCVB, seraient montés en juin.

Vent debout, les dirigeants Domératois et Seyssinettois ont fait appel de cette décision devant la Commission des règlements et des contentieux de la Fédération Française de Football (FFF). Laquelle doit se réunir ce mardi 28 mai, à Paris, en présence des différents acteurs. L’instance pourrait alors donner raison à la ligue AuRA, pour des barrages à trois équipes avec Villefranche (B). Ou infirmer cette position, et ce serait ainsi le vainqueur du match Domérat-Seyssinet qui accèderait en N3.

Quid alors du barrage de ces samedi 25 ou dimanche 26 mai ? Domérat et Seyssinet refusent de le disputer, tant que la FFF n’a pas statué. Une requête que la LauraFoot a acceptée, "sans pour autant fixer d’ores et déjà la date du report", écrit-elle dans un communiqué. Ne reste plus qu’à attendre.

Une attente aussi stressante qu’énervante du côté de l’AS Domérat. "C’est un sketch !", tacle le président Franck Nizier. "C’est irrespectueux. Quand on crée un règlement, on l’applique, sinon on ne le fait pas. Et là, c'est écrit noir sur blanc que, dans ce cas, Villefranche ne peut pas faire les barrages", ajoute-t-il.

"Du coup, jouer ce week-end contre Seyssinet, alors que c’est un match qui va peut-être compter pour du beurre, avec des risques de blessures ou suspensions, et des frais de déplacement… C’était inconcevable pour nous. Surtout en sachant que, pendant ce temps-là, la réserve de Villefranche se repose !"

Quoiqu’il advienne ces prochains jours, ce qui est sûr, "c’est qu’on perd du temps dans la préparation de la saison prochaine", conclut Franck Nizier.

Texte : Luc BarrePhotos : archives Cécile Champagnat et AS Domérat