Le CA Brive si près, si loin : pourquoi la défaite à Béziers en barrage est finalement un condensé d'une saison frustrante
Il y a pratiquement un an jour pour jour, le CA Brive se préparait à disputer son dernier match dans l’élite du rugby français avec comme seul et unique objectif de quitter la scène la tête haute. Quatre-vingts minutes plus tard, Brive était finalement rousté 54-10 par le Stade Toulousain.
Un scénario fou, des avants dominateurs, des renvois cafouillés... ce qu'il faut retenir de la défaite de Brive à Béziers
365 jours après, la saison du CAB s’est de nouveau terminée en eau de boudin, vendredi soir au stade Raoul-Barrière. Les conséquences ne sont évidemment pas les mêmes mais comment imaginer le club champion d’Europe en 1997 ne pas entrevoir au moins une demi-finale de Pro D2 avec son énorme budget et ses joueurs aux riches carrières?? L’heure du bilan viendra en temps voulu mais il sera dur. A l’image d’une soirée qui fait mal.
Brive avait, presque, tout fait bienPourtant, les portes de cette demie, les joueurs de Pierre-Henry Broncan pensaient bien les avoir ouvertes. En grand. Comme des hommes que recherche depuis son arrivée le manager sportif. Ils avaient pratiquement fait le match parfait en faisant preuve d’un incroyable réalisme dans le sillage d’une immense conquête.
Sur les terres d’Armand Vaquerin, ils s’étaient entraînés pendant la semaine à Valras sur le stade qui porte le nom de l’ancien pilier, les Corréziens mettaient les Biterrois au supplice en mêlée avec six pénalités gagnées et trois sur ballons portés. Une démonstration collective.
Ajoutez à cela un Tom Raffy étincelant face aux perches et vous obtenez un Brive en passe de logiquement retrouver Vannes en demi-finale du championnat. En passe seulement.
Car pour la première fois depuis longtemps, Brive ne parvenait pas à gérer ses réceptions de renvoi. Dès qu’ils marquaient des points, les Corréziens se remettaient sous pression, soit en commettant une faute de main soit en se mettant à la faute, permettant à chaque fois à Béziers de rester dans la partie.
Les deux premiers essais ont aussi été inscrits consécutivement après deux ballons perdus en touche. Comme il y a quelques semaines, le CAB a ainsi de nouveau donné le bâton pour se faire battre.
Un épilogue à l'image de la saisonEt dans un ultime sursaut d’orgueil, l’ASBH profitait d’un tout petit espace laissé par Marcel Van der Merwe autour d’un ruck pour mettre la pagaille dans une défense pourtant si en place toute la seconde période.
Quelques instants plus tard, le deuxième ligne Nkinsi délivrait tout le peuple biterrois d’un essai qui crucifiait Brive. Comme le terrible et implacable résumé d’une saison qui ne pouvait finalement pas se terminer autrement qu’au terme d’un scénario dramatique.
Allongés sur le terrain au coup de sifflet final, les mains dans les têtes, les Corréziens avaient du mal à accuser le coup. Les larmes coulaient à flots sur les joues de Francisco Coria Marchetti et Daniel Brennan. Tom Raffy était écroulé au sol, comme complètement groggy par ce qu’il venait de se passer.
Pour Pierre-Henry Broncan, le sentiment premier était d’abord de la fierté. « On était venu ici en février et on avait été ridicule. Ce soir, il y a du mieux et je pense aussi qu’on aurait mérité de gagner cette rencontre. La leçon à retenir?? Pour passer, il faut recevoir. »
A Béziers, Benjamin Pommier Photos Richard Brunel