Garcia Lorca toujours d’actualité
La pièce La Maison de Bernarda Alba, de Federico Garcia-Lorca, interprétée tout récemment par Les Commun’arts (*) et conduite par Anne Gérard, est toujours d’une actualité brûlante.
Tout commence en noir. Tout finit en blanc. Faut-il y voir le changement d’une société qui passe de la dictature d’un patriarcat à l’espoir de libertés des femmes ? Du deuil à la lumière, le combat contre les traditions est rude, bouleversant, mais combien résonnant dans le monde d’aujourd’hui.
« Relever le défi »Reste que la mise en scène, sobre, retentit comme un hymne à la liberté en exploitant « le terrible mécanisme de reproduction d’un passé patriarcal et traditionnel », souligne Anne Gérard. Bien décidée « à relever le défi de la vie prête à surgir de cette tragédie vécue par ces femmes assignées aux rôles décidés par les hommes et par la société dans laquelle elles vivent ».
Un défi que les comédiennes ont maîtrisé de bout en bout avec brio, avec sensibilité où la haine, la jalousie, la méchanceté intrafamiliale révèlent une société d’un autre temps.
En servant avec justesse la vérité de l’auteur mort pour la liberté du peuple espagnol, son peuple et les autres, la pièce est d’une authenticité folle. « Et si en écho, la pièce nous parlait aussi aujourd’hui ? », conclut Anne Gérard.
(*) La compagnie théâtrale en résidence à Domérat a ouvert la rencontre avec un poème d’Antonio Machado, Il y a eu crime dans Grenade, sur la mort de Federico Garcia Lorca.