L’histoire par ceux qui l’ont vécue
Crocq. L’histoire par ceux qui l’ont vécue parle aux collégiens. Dans le contexte actuel, la conférence sur « les Justes parmi les nations » organisée, le 4 juin, par L’espace culturel pour la promotion de l’art et de la culture a été une leçon d’histoire pour des élèves du collège Georges-Nigremont. Simon Massbaum, délégué régional de Yad Vaschem, Institut international pour la mémoire de la Shoah, n’ayant pu venir, Jacques Longchambon a animé cette réunion pour évoquer une histoire chère à son cœur, celle des années 1940.
Une seule obligation : sauver des viesMême dans une improvisation un peu décousue, l’ancien maire de Crocq a raconté cette période et, en parallèle, tout ce qu’il a partagé avec des témoins de l’époque, d’ici et d’ailleurs. Partant du bombardement de Guernica par l’aviation allemande pendant la guerre d’Espagne le 26 avril 1937, cette introduction amenait le jeune public vers l’occupation nazie du pays, la répression contre les juifs contrée par les bonnes volontés des petites gens tels les habitants de Crocq qui les ont hébergés et cachés.
Comme Pierre Osowiechi, réfugié chez les Longchambon, a été dirigeant de Yad Vaschem ; très âgé maintenant, il a témoigné par téléphone à cette conférence dans un temps d’émotion forte pour toute l’assemblée. Le comportement collectif des Crocquants a été honoré par Yad Vaschem qui a décerné à Marie-Thérèse Goumy et à Marie Lagrollière, le titre de Juste parmi les nations en 2005.
Jacques Longchambon a ainsi rappelé que les héros sont des gens ordinaires, qui ont agi sans se poser d’autres questions que l’obligation de sauver des vies, malgré les risques encourus, malgré les difficultés d’intendance. Des valeurs de solidarité, de générosité, de tolérance que la jeune génération doit porter : « c’est vous qui êtes la mémoire de nos générations qui ont vécu des drames, qu’il ne faut pas revivre ». Un message qui a du sens, 80 ans après le débarquement.