Européennes 2024 : les chiffres clés du scrutin dans le Cantal
Les élections européennes ont lieu ce dimanche 9 juin. Dans le Cantal, 115.070 électeurs sont appelés aux urnes pour départager les trente-huit listes.
Grand favori pour ces élections européennes, le RN s’imposera-t-il dans le Cantal dimanche soir ? Le vote sanction contre la majorité présidentielle sera-t-il aussi sévère qu’annoncé ? Les électeurs feront-ils mentir les sondages qui prévoient une forte abstention ? Une partie des réponses à ces questions sont dans les mains des 115.070 électeurs du Cantal, appelés aux urnes ce dimanche 9 juin pour ce scrutin dans les 293 bureaux de vote répartis dans 246 communes et ouverts de 8 à 18 heures.
Comment les députés européens sont-ils élus ?Tout comme les députés qui siègent à l’Assemblée nationale, les eurodéputés sont élus tous les 5 ans. Les modalités du scrutin sont à la discrétion de chaque État. En France, c’est la proportionnelle à un tour qui est en vigueur pour ce vote. Cela signifie qu’il n’y a qu’un seul tour et que les 81 sièges français seront répartis en fonction du nombre de voix obtenu par chaque liste, dimanche. Plus une liste engrange des voix, plus elle dispose d’élus. Mais pour envoyer des élus au Parlement européen, il faut obtenir au moins 5 % des suffrages.
Quel score pour le RN ?Il y a cinq ans, le parti d’extrême droite, arrivé en tête au niveau national en 2019, avait été devancé d’un petit point par La République en marche dans le Cantal. Il avait réalisé un score jamais atteint par le RN et consolidé son ancrage amorcé lors des européennes de 2014 puis confirmé lors de la Présidentielle de 2017, en basculant même en tête à Saint-Flour, deuxième ville du département… Fera-t-il aussi bien, voire mieux, en 2024 face à une Valérie Hayer, tête de liste macroniste, en difficulté dans les sondages ? Et quid des LR dont le candidat François-Xavier Bellamy est crédité d’à peine 8 % des intentions de vote, dans un département où la droite appartient au paysage local, comme si elle faisait partie de l’ordre des choses, hormis à Aurillac, inusable bastion radical socialiste ?
Stop ou encore pour la baisse de l’abstention ?Avec le score du RN, le taux d’abstention sera également scruté lors de ces élections européennes. « Premier parti de France », les abstentionnistes promettent d’être encore nombreux, entre 50 et 55 % selon les sondeurs. Sauf que depuis les 60 % d’abstentionnistes en 2009 (59,93 % exactement), l’abstention n’a cessé de baisser (54,42 % en 2014 puis 47,12 % en 2019). Unique élection à la proportionnelle en France, les européennes, longtemps considérées comme « mal aimées », sont aussi les seules à attirer davantage de votants ces dernières années. Dimanche soir, que l’abstention augmente ou qu’elle baisse, ce sera une surprise.
Quels sont les candidats cantaliens en lice ?Avec 38 listes en course aux élections européennes, difficile de connaître avec exactitude le nombre de candidats cantaliens engagés dans ce scrutin. Seuls les principaux partis communiquent sur le département de résidence de leurs candidats. Ils sont trois dans le Cantal : le président du Département Bruno Faure (LR), l’Aurillacoise et députée européenne sortante (*) Catherine Amalric (majorité présidentielle) et la Sanfloraine Vanessa Cros (Place publique).Mais les trois Cantaliens ont peu de chances d’être élus dimanche soir. La France dispose de 81 sièges au Parlement européen. Ils sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes qui récoltent au moins 5 % des suffrages exprimés. En 2019, le Rassemblement national, arrivé en tête à l’échelle nationale avec 23,34 % des voix, avait obtenu 23 sièges. Or, parmi les listes susceptibles, d’après les sondages, de passer le seuil des 5 %, les candidats cantaliens sont loin : en 23e position pour Bruno Faure, 27e pour Catherine Amalric et 72e pour Vanessa Cros. n(*) En vingt-cinquième position sur la liste présentée par la majorité présidentielle lors des élections européennes de 2019, Catherine Amalric avait fait son entrée au Parlement européen le 21 août 2023, suite au décès de l’eurodéputée Véronique Trillet-Lenoir.
Emmanuel Tremet