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Июнь
2024

Les libéraux français et les conflits sanglants dans la colonie sud-africaine du Transvaal (1899-1901)

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Origine de la querelle

À la toute fin du XIXe siècle, l’Afrique du Sud se compose de quatre colonies : le Cap, l’Orange, le Natal, et le Transvaal ; y vivent 2 700 000 indigènes, 311 000 Anglais, et 391 000 Hollandais.

Les rapports entre les différents groupes n’avaient, sans doute, jamais été simples. Les Hollandais s’étaient établis en 1652 au Cap. Vers la fin du XVIIe siècle, ils avaient été rejoints par quelques huguenots français réfugiés. En étendant sa domination, cette population bigarrée, pas toujours pacifique, s’opposa aussi aux indigènes Hottentots, auxquels elle mena une guerre sans merci.

À la base des querelles sanglantes dans le Transvaal, entre 1899 et 1901, et qu’on a appelé la Guerre des Boers, il y a une inégalité de traitement et une violation d’accords librement contractés. En 1884, une convention avait été signée à Londres, remplaçant une autre de 1881, et donnant aux étrangers le droit d’entrer et de sortir, d’y faire leurs affaires et d’y acquérir des propriétés, enfin d’y jouir des droits civiques après deux ans de séjour. Mais ces engagements ne furent pas respectés ; les intéressés s’en plaignirent. On essaya la manière forte, par une intervention armée qui avorta : c’était « injustifiable », dira Gustave de Molinari dans le Journal des économistes ; mais les réclamations des colons anglais étaient légitimes, et il faudra bien, ajoutait-il, leur accorder justice (Chronique du n° de janvier 1896, p. 146-147). En 1899, une pétition fut envoyée à la reine d’Angleterre. Yves Guyot et Gustave de Molinari la reproduisirent ; ils en approuvaient le sens et les termes. (Y. Guyot, « La pétition des Uitlanders », Le Siècle, 4 mai 1899 ; G. de Molinari, Journal des économistes, mai 1899, p. 315-316.)

Les Boers, colons d’origine hollandaise, aux allures primitives, pasteurs et chasseurs, voyaient d’un mauvais œil les colons anglais, entreprenants, qui découvraient des mines d’or, de charbon, de fer, de cuivre, etc., et les exploitaient, faisant jaillir d’immenses richesses. Ils avaient peur d’être « absorbés », on dirait aujourd’hui « remplacés ». Aussi dénièrent-ils aux nouveaux arrivants (uitlanders) le droit à être représentés, et fixèrent-ils des délais très longs avant l’exercice réel des droits politiques. C’est au point que les étrangers hésitaient à s’y faire naturaliser, car pendant un grand nombre d’années ils se retrouvaient privés de droits politiques. Les Boers profitaient des richesses des mines, mais ils voulaient se les accaparer ; ils en gênaient l’exploitation, et s’attribuèrent un monopole sur la dynamite.

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Du côté des Boers, pour la justice

Pour Yves Guyot, qui étudiait jour après jour les progrès de cette désunion dans son journal Le Siècle, cette politique « de la porte fermée », protectionniste au premier chef, devait cesser : les Boers se devaient de normaliser leurs rapports avec le reste de la population au Transvaal, et d’accepter ces partenaires qui faisaient la fortune commune, et dont en l’état on devait comprendre l’exaspération.  Il faudrait « fusionner » ces deux peuples, sous peine d’affrontements, de domination et d’élimination de l’un par l’autre. (« La question du Transvaal », Le Siècle, 2 mai 1899 ; « La pétition des Uitlanders », 4 mai 1899 ; « La question du Transvaal », 26 juin 1899.) Et si les Boers ne voulaient pas de l’union, il était une dernière solution raisonnable, qu’il proposait et qui jouirait d’une certaine notoriété : ce serait d’accorder l’autonomie aux centres miniers. Les Uitlanders, colons étrangers, obtiendraient des garanties de sécurité et retrouveraient la jouissance de leurs droits politiques ; quant aux Boers, ils conserveraient la mainmise sur le territoire qu’ils occupent.

« Les meilleurs amis des Boers doivent leur conseiller d’accepter cette solution avec empressement », écrivit à l’époque Guyot, « car elle vaut mieux pour eux qu’une guerre qui les écraserait. » (« La question du Transvaal », Le Siècle, 26 juin 1899.)

À l’été 1899, il devint cependant clair que les représentants des Boers et leurs amis officiels dans la presse européenne n’avaient pas l’intention de saisir cette main tendue, et qu’ils continueraient à se faire illusion sur leurs droits et leurs intérêts. Ils n’avaient en tête que leur programme de 1881 : « L’Afrique aux Afrikanders du Zambèze au Simon’s bay ». (Yves Guyot, « Le Transvaal et le Siècle », Le Siècle, 4 janvier 1900.) Le président boer du Transvaal, Paul Kruger, s’entêtait dans une politique étroite et se plaçait dans une position précaire. Il continuait de considérer les Uitlanders comme des tributaires, qui doivent payer et se taire. (« Les amis des Boërs », Le Siècle, 15 octobre 1899). C’était, pour Yves Guyot, une politique suicidaire, qui ne pourrait mener à rien. Le 9 octobre 1899, le gouvernement du Transvaal émit une déclaration de guerre.

« En donnant aux Boers les conseils que nous leur donnions, c’était nous qui étions leurs amis », se désespéra très tôt Guyot. (« Le Transvaal », Le Siècle, 1er septembre 1899) Lui n’acceptait pas l’imputation contraire et le reproche de n’avoir pas placé Le Siècle dans le camp des Boers. « Vous n’êtes pas juste quand vous dites que je suis contre les Boers », répondit-il un jour. « Non. J’ai cherché la solution qui pouvait le mieux concilier la sécurité de leur indépendance et la liberté du travail des Uitlanders. » (Lettre à A. G. C. Van Duyl, du 27 septembre 1899 ; « Pour ou contre les Boers », Le Siècle, 29 septembre 1899.) Après avoir défendu la justice dans la personne de Dreyfus, il n’acceptait pas de cautionner l’injustice commise par les Boers à l’endroit des Uitlanders. (« Les amis des Boërs », Le Siècle, 15 octobre 1899)

La presse française n’était pourtant pas aussi vive que Guyot à se ranger dans le camp des Uitlanders. En vérité il se retrouvait tout seul. (« La question du Transvaal », Le Siècle, 1er novembre 1899) En ne criant pas, avec les autres, que les Boers ont tous les droits et les Uitlanders tous les torts, il était dans la minorité ; il savait s’y résoudre sans difficulté. (« Uitlanders et Boers », Le Siècle, 22 octobre 1899).

Maintes fois il crut cependant nécessaire de justifier sa position.

« On représente les Boers comme des opprimés et les Uitlanders comme des oppresseurs. Mais c’est le contraire ! Ce que réclament les Boers, ce qu’ils n’ont cessé d’aggraver depuis 1884, c’est leur droit à l’oppression des Uitlanders ; et c’est parce que ceux-ci ont fini par adresser une pétition à la reine d’Angleterre que la guerre a éclaté. Quelques personnes m’écrivent : comment ! vous avez soutenu Dreyfus et vous ne dites pas que les Boers ont raison ! Et pourquoi donc ai-je soutenu Dreyfus ? N’est-ce pas par respect pour la liberté individuelle ? N’est-ce pas parce que je considère qu’une bonne justice est la première condition d’existence d’un peuple ? Eh bien ! ce que refusaient les Boers aux Uitlanders, c’était une bonne police et une bonne justice ! Ils voulaient maintenir à leur complète discrétion cette population aussi nombreuse que la leur, qui les enrichit de son travail qui leur donne un budget de près de 120 millions de francs sur lesquels, pour une population qui ne dépasse peut-être pas 100 000 Boers, 25 millions de francs sont prélevés pour les appointements des fonctionnaires et 6 millions pour les fonds secrets ! Présenter les Uitlanders comme les oppresseurs des Boers, c’est se placer exactement à contre sens ; c’est refuser de voir les faits en eux-mêmes et ne les juger qu’à travers des préventions qui ne résistent pas à l’examen. » (« La discussion du Transvaal », Le Siècle, 21 octobre 1899)

C’était le retour du vieux principe libéral qui avait donné naissance aux États-Unis : pas de taxation sans représentation.

Il y a chez les partisans français des Boers, ajoute encore Guyot, un refus de l’étranger, même quand il vous enrichit, qui n’est pas raisonnable. « Je dis, moi », écrit Guyot, « que les juifs qui ont apporté leur intelligence, leur activité, leurs nombreuses qualités en France, ont agrandi et fortifié notre nation. Pour le même motif, je suis avec les Uitlanders. » (« Boeers et Uitlanders de France », Le Siècle, 15 décembre 1899)

Néanmoins, les lettres de lecteurs pleuvaient ; on reprochait au directeur du Siècle l’attitude prise par le journal. On le présentait comme un défenseur de l’impérialisme, accusation qu’il balayait : « Je ne suis partisan d’aucun impérialisme » disait-il. « Je ne suis qu’un partisan de la porte ouverte. » D’autres soutenaient encore que le colon anglais savait à quoi s’attendre, quand il s’était installé au Transvaal. C’était faux, répondait Guyot, car précisément les conditions stipulées n’avaient pas été respectées. (« La question du Transvaal », Le Siècle, 1er novembre 1899)

On pensait enfin le prendre à revers, en lui faisant cette question : si des étrangers arrivaient en masse en France, leur accorderiez-vous des droits égaux ? Et il répondait positivement : un étranger qui vient résider en France peut obtenir la nationalité française au bout de quelques années ; s’il a introduit en France une industrie, une invention, s’il a créé un établissement industriel, la naturalisation peut intervenir après seulement un an — c’est la loi. Or, les colons anglais ont découvert des mines et les exploitent : ils rentrent dans cette catégorie. Si cent mille étrangers venaient se fixer en France et y faisaient naître autant de richesse que les Uitlanders en Afrique du Sud, il faudrait se réjouir, disait Guyot (« Uitlanders et Boers », Le Siècle, 22 octobre 1899).

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Débat sur le droit de vote des étrangers résidents

Dans le camp libéral, cette position n’était pas partagée par tous. Paul Leroy-Beaulieu notamment considère que ce serait une grande injustice d’accorder des droits égaux aux colons anglais. « Seuls les Boers, qui possèdent et cultivent les terres, représentent l’élément stable, permanent, dans le Transvaal, soutient-il. Les colons anglais, eux, travaillent les mines d’or ; c’est une industrie passagère, car bientôt elles s’épuiseront. Les Anglais au Transvaal ressemblent ainsi à ces marchands qui tiennent une foire dans un bourg, et qui ne pourraient avoir la prétention d’imposer leur loi aux habitants permanents de ce bourg. »(« L’avenir des Boers et des Anglais au Transvaal », L’Économiste Français, 4 janvier 1896.)

Aussi, on ne saurait accorder en masse des droits politiques aux colons étrangers, juge Leroy-Beaulieu. « On ne doit pas submerger les Boers, les habitants primitifs et permanents, dans un flot de population flottante. » (« Le Transvaal. Présent et avenir », L’Économiste Français, 20 mai 1899.)

Tout ce que peut exiger la justice, dit-il, c’est une politique accommodante, et peut-être quelques concessions. Si l’on devait accorder des droits politiques, au moins faudrait-il y mettre des règles strictes. D’abord, il faudrait que les postulants renonçassent solennellement à la nationalité anglaise, car on ne saurait, juge Leroy-Beaulieu, avoir deux nationalités.

« Tous les peuples du monde sont d’accord pour admettre qu’on ne peut avoir qu’une seule nationalité ; si l’on veut rester Anglais, on ne peut devenir Transvaalien, cela est de toute évidence. » (« Le différend entre les Boers et les Anglais au Transvaal et l’arbitrage », L’Économiste Français, 10 juin 1899)

Il faudrait encore réserver ce droit aux chefs de famille, propriétaires d’une maison ou d’un immeuble quelconque. À ces conditions, la justice serait respectée, et la phalange de députés que ce nouveau corps électoral pourrait porter à la Chambre ne représenterait pas plus de 10 % du total des représentants élus. (« Le Transvaal. Présent et avenir », L’Économiste Français, 20 mai 1899)

Aucun précédent, juge Paul Leroy-Beaulieu, ne légitime d’adopter une autre politique.

« Il y a dans nos départements du Nord et de l’Est, écrit-il, des communes où la majorité des habitants est Belge : cette majorité ne jouit d’aucun droit municipal ; elle ne participe aucunement à l’administration. Personne ne proteste contre cet état de choses, parce que c’est l’état de choses régulier et normal, conforme au droit des gens de tous les peuples européens. » (« La querelle entre l’Angleterre et le Transvaal », L’Économiste Français, 22 juillet 1899)

Qu’ils soient chercheurs d’or ou industriels, cette population, au Transvaal, est de nature étrangère, et ne saurait s’introduire en masse dans le corps de la nation. « Ce n’est qu’à la deuxième génération », continue Leroy-Beaulieu, « celle qui est née dans le pays et qui, par conséquent, s’est incorporée à lui, qu’on peut accorder en masse des droits politiques. » (« La querelle entre l’Angleterre et le Transvaal. Les intérêts français et allemands », L’Économiste Français, 22 juillet 1899)

 

Une guerre d’extermination. — Les camps de concentration

Yves Guyot avait avancé et défendu coûte que coûte une solution pacifique, et il a été le premier à déplorer la guerre. (« Hollandais et Boers », Le Siècle, 12 décembre 1899) Cette guerre était d’autant plus malheureuse, pensait-il, qu’elle mettait aux prises d’un côté les soldats anglais, appuyés sur la nation la plus riche et la plus puissante peut-être du globe, et dont l’opinion publique était si facile à s’enthousiasmer pour la guerre ; et d’un autre côté un peuple faible, mais habitué à une vie dure et austère, dont les garçons ont un cheval entre les jambes et une arme entre les mains dès le plus jeune âge, et qui voudra montrer son héroïsme : héroïsme vain et destructeur. (« Boers et Uitlanders de France », Le Siècle, 15 décembre 1899.)

Gustave de Molinari avait adopté la même position qu’Yves Guyot ; ils menaient, sur ce sujet précis, une campagne conjointe. (Journal des économistes, mai 1900, p. 316.) Évidemment, lui aussi se désolait de voir les moyens de la guerre employés pour rétablir la justice, dans une affaire où l’oppression n’était que de nature financière et légale. La guerre, les Boers la perdrait, Molinari en était certain ; et ce seraient les Uitlanders persécutés aujourd’hui qui en paieraient le prix, par l’interruption de leur activité et de leur commerce, et pour la bonne et simple raison que les Boers sont trop pauvres pour payer une indemnité quelque peu sérieuse. (Journal des économistes, novembre 1899, p. 314-316.)

Enfin, devant l’éventualité d’une guerre pour régler les différends du Transvaal, Paul Leroy-Beaulieu partageait les mêmes regrets. « Ce serait une effroyable calamité, et une folie des deux côtés », notait-il. (« Le Transvaal. Présent et avenir », L’Économiste Français, 20 mai 1899.)

Mais l’équilibre des forces en présence dans ce conflit était jugé différemment par ces auteurs. Paul Leroy-Beaulieu, en vérité, ne parvint pas à tenir une position fixe : d’un côté il soupçonnait assez que l’Angleterre disposait d’une force bien supérieure, et qu’elle se montrerait capable de venir à bout de n’importe quelle résistance ; mais aussi la capacité d’un petit peuple à lutter pour son indépendance et sa survie lui paraissait très bien démontrée par tous les précédents historiques. Ce manque de fixité, Yves Guyot l’épingla et le commenta dans son journal : il consacra deux articles étendus aux « variations de M. Leroy-Beaulieu sur le Transvaal » (Le Siècle, 6 et 11 juin 1900.)

La guerre se révélerait plus destructrice, plus abominable qu’anticipé. Dès le déclenchement des hostilités, Paul Leroy-Beaulieu avait appelé Chamberlain un « malfaiteur public » et un « fou pervers ». (L’Économiste Français, nos des 16 septembre et 23 décembre 1899.) Cette guerre, écrivait-il ailleurs, l’Angleterre l’avait perpétrée « avec un rare cynisme », et elle la menait d’une manière « criminelle », avec « un absolu mépris du droit des gens ». « Nous regardons, disait-il, cette sanglante et inepte aventure comme la plus grande faute qu’ait commise l’Angleterre dans tout le cours de son histoire. » (De la colonisation chez les peuples modernes, 5e édition, 1902, t. I, p. 303 ; t. II, p. 356-357.)

La grande faute de l’Angleterre dans cette guerre, considérait-il, était de l’avoir poussé jusqu’à l’extermination. En janvier 1901, il en avait appelé à l’opinion publique, et traçait un plan d’intervention par l’arbitrage d’une puissance désintéressée pour faire cesser ces abominations coupables. (« L’utilité d’une démarche d’un pays neutre pour mettre fin à la guerre d’extermination dans l’Afrique du Sud », L’Économiste Français, 12 janvier 1901.) Les camps de concentration, « dont le gouvernement et les journaux anglais eux-mêmes n’osent plus nous vanter la salubrité, parce qu’il ressort de leurs propres chiffres que les enfants y meurent dix fois et les adultes quatre ou cinq fois plus que dans des conditions normales », présentent au monde un spectacle horrifiant. (« L’Angleterre dans l’Afrique du Sud après deux ans de guerre », L’Économiste Français, 19 octobre 1901.)

Devant la guerre et ses horreurs, Yves Guyot n’en perdait pas de vue le droit et la justice, et il continuait à défendre sa position avec vigueur. Les camps de concentration, appelés aussi camps de refuge, il les excusait par les circonstances dans lesquelles se trouvait l’armée britannique en Afrique du Sud. On pourrait sans doute éviter les camps de concentration, si une nation européenne acceptait d’accueillir les femmes et les enfants Boers ; mais c’est un soin et une hospitalité qu’on attendrait en vain de quelque part que ce soit du continent. (« Les camps de concentration », Le Siècle, 28 octobre 1901)

En l’espèce, cette ressource malheureuse s’imposait, croyait Guyot.

« Les Anglais pouvaient-ils ne pas faire des camps de refuge ? Devaient-ils laisser les femmes et les enfants et les Boers qui avaient fait leur soumission en butte aux brutalités des Boers sous les armes ? Pouvaient-ils laisser dans une guerre de guérillas, des habitations servir d’embuscade, d’arsenal et de centre de ravitaillement. Ont-ils été indifférents aux souffrances des femmes et des enfants ? La nomination du comité de dames, parmi lesquelles se trouve Mrs Fawiett, répond à cette accusation. Ils ont envoyé du lait, des vivres, des vêtements, et ils se sont tellement occupés des camps de refuge que lord Milher raconte dans une dépêche que les réfugiés anglais au Cap se plaignent d’être sacrifiés aux Boers qui les occupent. » (« Les camps de refuge », Le Siècle, 21 janvier 1902.)

Il contestait que la mortalité y soit exceptionnelle pour le lieu et pour les désordres qu’une guerre traîne toujours derrière elle.

Le bilan final de la guerre des Boers était une source de désolation pour tous. En mai 1901, Gustave de Molinari ne pouvait que constater qu’à nouveau la guerre se révélait être « un procédé judiciaire horriblement coûteux ». (Journal des économistes, mai 1901, p. 307.) En juin de l’année suivante, quand elle prit fin, il pouvait en dresser la funèbre comptabilité : 100 000 tués ou blessés, et une perte de 6 milliards de francs. (Journal des économistes, juin 1902, p. 466)




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