Baignade dans la Seine pour les JO : ces couacs qui s’accumulent
Nouveau contretemps à sept semaines des JO. La baignade dans la Seine de la maire de Paris Anne Hidalgo, initialement prévue dimanche 23 juin, avant les Jeux olympiques, devrait bien être décalée de quelques jours, comme le racontait en début de semaine L’Express. "En raison des fortes pluies du mois de mai et du débit très fort du fleuve, la baignade du 23 juin sera probablement reportée", a confirmé, ce vendredi 7 juin, la Ville à l’AFP. La date de report la plus probable est celle du dimanche 30 juin.
Le préfet de police Laurent Nuñez, le préfet de région Marc Guillaume ont également été invités à enfiler leur maillot, ainsi qu’Emmanuel Macron, sans que l’on ne sache à ce jour si le chef de l’Etat participera bien à la même séance de plongeon que la maire de Paris.
Le débit trop fort de la Seine provoque déjà quelques sueurs froides chez les organisateurs qui doivent sans cesse s’adapter. Dernier épisode en date, l’équipe de France de nage en eau libre, qui envisageait de s’entraîner dans le fleuve le lundi 10 juin, ne le fera pas. "Il est logique qu’on ne pouvait pas nager parce qu’il y a un courant de dingue", a expliqué Stéphane Lecat, directeur technique national de la nage en eau libre, qui n’est toutefois "pas inquiet". Ce test devait permettre aux nageurs français de se familiariser avec le fleuve avant l’épreuve olympique. Or, le débit actuel est de 349 mètres cubes par seconde, alors qu’il est attendu à 100 mètres cubes pour pouvoir y crawler cet été. Cela serait "dangereux" pour les nageurs, explique la préfecture de Paris. Une répétition de la cérémonie d’ouverture, qui devait se tenir fin mai, avait aussi été reportée en raison du débit du fleuve - elle devrait finalement se tenir le 17 juin prochain. Et l’été dernier, le test de nage en eau libre avait tourné au fiasco puisqu’en raison des fortes pluies la Seine était polluée.
Un plan B ?
Les organisateurs espèrent bien que tous ces déboires resteront derrière eux. Depuis le 1er juin et la mise en service deux jours avant du bassin de rétention des eaux pluviales et usées d’Austerlitz, d’une capacité de 50 000 m3, des prélèvements quotidiens sont effectués en amont du site olympique. En cas de précipitations intenses, de l’eau non traitée - mélange de pluie et d’eaux usées - peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que les ouvrages de rétention ont vocation à empêcher. Une présentation des résultats et de la méthodologie choisie est prévue la semaine prochaine.
A l’approche des JO, le suspense demeure toutefois sur la tenue des épreuves olympiques depuis les "test-events" d’août qui ont dû être en grande partie annulés : la qualité de l’eau ne correspondait pas aux standards européens basés sur deux bactéries fécales, Escherichia coli et entérocoques. Le plan B consiste à reporter de quelques jours les épreuves, mais pas à changer de lieu.
Outre le débit mesuré début juin, quatre à cinq fois plus rapide qu’attendu, rendant la baignade dangereuse, le volume des précipitations depuis novembre et l’absence de soleil, qui tue les bactéries, ont un impact sur la qualité de l’eau. Star de ces JO, la Seine accueillera la cérémonie d’ouverture ainsi que les épreuves de triathlon, natation-marathon et paratriathlon. Plonger dans la Seine l’été est l’une des plus fortes retombées attendues de ces Jeux pour la population, mobilisant 1,4 milliard de d’euros.