Européennes: pour Valérie Hayer, une ultime journée à la campagne en Mayenne
"Ceux qui viennent de loin ont dû se dire: mais qu'est-ce qu'on va foutre en sud-Mayenne, dans un village de 1.500 habitants ? (...) Pour, moi, c'est ici que tout commence", sourit la candidate.
Après des dizaines de déplacements --elle était jeudi soir à Nice--, Valérie Hayer a tenu à clore sa campagne à la maison, sous la halle de Saint-Denis-d'Anjou. Un cadre bucolique sous un soleil radieux, à quelques kilomètres de la ferme de ses parents reprise par son frère et en présence de plusieurs membres de sa famille.
"Rien ne me prédestinait à devenir députée européenne, puis présidente de groupe, puis tête de liste de la majorité présidentielle. Rien", explique la Mayennaise, conseillère municipale de son village à 21 ans, élue au Parlement européen sous la bannière macroniste en 2019, jusqu'à prendre la présidence du groupe Renew après l'entrée au gouvernement de Stéphane Séjourné.
La campagne n'a pas été une promenade de santé. Inconnue du grand public, lancée dans le grand bain début mars après les refus de nombreux ténors --Bruno Le Maire, Jean-Yves Le Drian notamment-- de relever le flambeau, Valérie Hayer a vécu en accéléré pendant trois mois.
Déplacements incessants, débats avec les autres têtes de liste, tractages, polémiques, sondages en baisse, "le rythme est délirant", souligne une ministre.
"Faire de la politique, c'est beaucoup d'engagement personnel. Moi, je m'épanouis beaucoup et les Français me donnent beaucoup. Mais c'est aussi des sacrifices pour la famille et je voulais vous remercier de m'avoir toujours soutenue", explique la candidate devant ses proches.
Gabriel Attal est là également, lui qui a participé à six meetings à ses côtés. Jusqu'à s'inviter par surprise dans l'auditorium de Radio France où la députée européenne était interviewée, lundi.
-Lundi à Bruxelles-
"On est fier d'avoir la plus talentueuse, la plus compétente, la plus sérieuse, la plus profondément passionnée par l'Europe et par ses enjeux à la tête de la liste", complimente le Premier ministre devant un public conquis. "On a une chance inouïe d'avoir Valérie comme tête de liste."
"Valérie, dans cette campagne, c'est l'authenticité", "des racines et des ailes", redouble Gabriel Attal, qui salue la mobilisation de la majorité et le fait d'avoir "toujours dit la vérité aux Français" dans cette campagne européenne.
Alors que le RN domine outrageusement les sondages, que la majorité est dangereusement talonnée par celle (PS-Place Publique) de Raphaël Glucksmann, le Premier ministre "ne peu(t) pas croire" que la France envoie "le premier bataillon d'extrême droite" au Parlement européen.
"Le paradoxe, c'est qu'alors même qu'on n'a jamais eu autant besoin d'Europe, il y a un risque que demain, au Parlement européen, il y ait des gens qui détestent l'Europe qui arrivent en nombre et qui nous empêchent de travailler à votre service. C'est pour ça que cette élection, elle est majeure", renchérit la tête de liste.
Après un déjeuner sous la halle, les esprits se détendent. "Qui c'est qui va gagner ? C'est Valérie Hayer", scandent les militants. Guilleret, le cabinet de Gabriel Attal essaie un "Valérie, à Bruxelles, Bardella à la poubelle".
La candidate et le Premier ministre visitent brièvement l'église, puis l'école maternelle du village. Il reste quelques heures pour faire campagne. Pour Gabriel Attal, retour à Paris. Pour Valérie Hayer, direction Le Mans pour une déambulation, avant un café-débat dans le village de Sainte-Cérotte (Sarthe) avec les ministres Marc Fesneau et Aurore Bergé.
Jusqu'à minuit, fin de la campagne officielle, la candidate a prévu d'aller tracter à Laval. La suite ? "Samedi, je dors !", préviens Valérie Hayer. Mais "pas de pause".
Après la soirée électorale dimanche, peut-être un passage à l'Élysée lundi, la candidate a prévu de retrouver Bruxelles sans tarder. De nombreux dossiers l'attendent, la délégation, la future répartition des poste-clés. Retour à la normale après un trimestre hors-normes.