Une stèle pour la Résistante Amélie Trayaud

Mansat-la-Courrière. Amélie Trayaud mise à l'honneur. Une stèle en hommage à Amélie Trayaud, native de la commune, a été inaugurée en présence de sa famille par le maire Jean-Pierre Dugay (*).

Née le 11 mars 1883 à Mansat-la-Courrière, Amélie Eugénie Duteyrat a travaillé comme couturière. En 1908, elle a épousé Louis Trayaud, ils se sont installés à Joinville-le-Pont. Elle est devenue agent à la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP), future RATP.

Résistante puis élue à Joinville-le-Pont

Durant la Seconde Guerre mondiale elle a œuvré en tant qu’agent de liaison clandestin de la Résistance. Elle a fait partie des premiers groupes de la Résistance organisés à Joinville-le-Pont.

A la libération, elle a intégré le Comité local de Libération, a également fait partie du comité Joinvillais de la renaissance française où elle représentait la section locale de l’union des femmes françaises en qualité de présidente.

Après la libération, lors de la constitution de la délégation spéciale en octobre 1944, Robert Deloche a assuré la fonction de maire de Joinville-le-Pont ; Amélie Trayaud était la seule femme nommée parmi les 27 membres de cette délégation. Elle a été la première femme à exercer un mandat électif dans une assemblée démocratique à Joinville-le-Pont.

Elle a ensuite été élue conseillère municipale au premier tour de scrutin le 29 avril 1945, première année ou les femmes ont pu voter pour des élections municipales, puis réélue le 19 octobre 1947 sur la liste communiste de Robert Deloche, élu maire.

Après la démission de Robert Deloche en mars 1953, elle a été élue maire, à 70 ans. C’était l’une des premières femmes à diriger un Conseil municipal dans le département de la Seine. Son mandat n’a duré que quelques mois : après de nouvelles élections, en mai 1953, Georges Defert devint maire. Amélie Trayaud est restée conseillère municipale jusqu’en 1959, elle a siégé dans l’opposition, dans les rangs du Parti communiste français. Elle est décédée le 13 septembre 1963.

« Amélie Trayaud est un exemple inspirant de courage et d’engagement pour la liberté et la démocratie. Son parcours illustre la contribution essentielle des femmes à l’histoire politique de la France », a formulé Jean-Pierre Dugay. 

(*) En présence, notamment, de Catherine Couturier, députée ; André Mavigner, président du SDEC et maire de Bénévent-l’Abbaye ; Amaury de la Rupelle, directeur de l’ONAC.