Laurent Wauquiez va-t-il être candidat aux législatives le 30 juin et 7 juillet ?
En fin de semaine dernière, deux jours avant la dissolution surprise d'Emmanuel Macron, un proche de Laurent Wauquiez confiait que ce dernier ne donnerait sans doute pas de coup d'accélérateur avant la rentrée de septembre et sa traditionnelle montée du mont Mézenc, chez lui en Haute-Loire.
Mais depuis dimanche soir, tout a changé, y compris pour celui qui a l'ambition d'être élu président de la République en 2027. Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet ne sont-elles pas l'occasion pour lui de prendre le leadership de la droite et du centre et de "fermer la parenthèse du Macronisme" plus vite que prévu, comme il l'annonçait sur le réseau social X dès dimanche soir ? Et dans ce cas-là, ne faut-il pas passer par la case législatives ? Dans son entourage, au Conseil régional, on assure de rien savoir de ses intentions ou ne pas vouloir faire de commentaires. On aura vite la réponse, la date butoir du dépôt des candidatures étant pour vendredi.
Si Laurent Wauquiez décide de se présenter aux législatives, ce devrait être une formalité pour lui, même si, comme ailleurs, le RN est arrivé en tête dans son département de la Haute-Loire dimanche. En 2022, il était en effet candidat suppléant d'Isabelle Valentin et le ticket avait obtenu 45,69 % des suffrages au premier tour, 70,22 % au second. Cette position de suppléant lui permettait de rester en embuscade : il aurait pu devenir député à tout moment d'ici 2027, en demandant à Isabelle Valentin de démissionner.
"Aura-t-il le courage de prendre des risques ?"Aujourd'hui, Laurent Wauquiez a-t-il intérêt à se présenter, cette fois, comme député titulaire ? Ou doit-il attendre encore pour entrer en campagne, comme lui conseillent certains proches, afin d'éviter de se jeter dans l'essoreuse médiatique ? "À un moment, il faudra bien qu'il prenne des risques. Mais en aura-t-il le courage ? ", persifle un opposant à la Région. Choisir d'être député l'obligerait toutefois à abandonner son siège de président de Région, dont il se sert comme tribune pour montrer les solutions (budgétaires, économiques, sécuritaires), qu'il pense être les bonnes pour la France.
Depuis début 2016 qu'il est président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la rumeur de sa candidature a circulé à chaque élection : aux législatives de 2017, aux municipales de 2020 (à Lyon et au Puy), aux législatives de 2022 et désormais à celles de 2024. À chaque fois, il a laissé courir le bruit, pour faire monter le désir au sein de son camp. Et pour mieux dire, in fine, qu'il avait été élu pour un mandat et qu'il irait à son terme. Mais depuis dimanche soir, tout a changé.
Laurent Bernard