Bilan de l'ASM Clermont : Christophe Urios en mode mea culpa

C’est un Christophe Urios solide sur les appuis, rigoureux dans le discours, l’esprit combatif qui s’est présenté ce lundi, au côté de son président Jean-Claude Pats, pour présenter son bilan d’une saison à nulle autre pareille. Urios, l’homme, sait aussi se construire une armure pour ne pas laisser apparaître ses failles, même s’il a glissé, au détour de son exposé : « je finis cette saison très fatigué ».

Après plus d’une heure, à présenter le bilan et les perspectives, en aparté, le manager clermontois nous a glissés un sentiment un peu plus personnel.

« Fatigué, je le suis à chaque fin de saison. Mais, par contre, oui, c'est la saison la plus compliquée et difficile que j’ai vécue dans ma carrière. Parce que je n’ai pas su tout contrôler et j’ai horreur de ça ».

Souvent tancé, notamment sur les réseaux et autres forums de supporters, Christophe Urios, ce lundi, n’a pas fui ses responsabilités. Il a reconnu ses erreurs. Son incapacité aussi à impulser certaines choses. « Mon rôle est de créer une atmosphère de travail et de progrès et je ne suis pas satisfait du résultat ».

Il est entré dans le détail des objectifs qui n’ont pas été atteints. « Être dans le top 6 et gagner la Challenge Cup et surtout avoir une vraie équipe. On n’a pas su le faire. Au niveau du staff, on n’avait pas une excellente cohésion. Les uns et les autres, on a plutôt eu une mentalité individuelle. Mon job est de créer la bonne atmosphère, je ne suis pas arrivé à le faire pour des raisons X ou Y et ça me pose problème. Il n’y a pas assez de partage ».

La mentalité générale est un facteur sur lequel il insiste très souvent. C’est l’un de ses axes prioritaires pour l’avenir immédiat. À la reprise, le 22 juillet, il sera beaucoup question de valeurs de travail et de cohésion.

Concernant cette saison 2023-2024, le bilan est forcément mitigé. Le parcours de l’ASM a manqué singulièrement de régularité. Ce que Christophe Urios a illustré par une photo du calendrier de la saison, marquée de toutes les contre-performances de la saison.

« On s’aperçoit que chaque mois, on a eu une contre-performance, parfois même deux fois par mois. Je parle de matchs perdus de façon anormale. Soit parce que l’on a pris beaucoup de points, soit parce que l’on n’était pas dans le coup. On a eu une période terrible en février-mars, avec Toulouse, La Rochelle et Oyonnax. Là, c’était vraiment chaud dans le groupe, dans le staff. C’était difficile pour tout le monde ».

Dans son intervention, le manager a souvent parlé de la nécessité de changer les comportements, tout en poursuivant son mea culpa. « Moi, j’en fais plein des erreurs, tous les jours. Par contre, je suis à fond dans le projet ASM ».

De quelles erreurs parle Urios ? « Je vais en prendre deux. La première en novembre pour la réception de Toulon. On sortait de deux bons matchs, on part en stage à Vichy. Les conditions n’étaient pas terribles, on rentre dès le mardi et j’ai raté la préparation du match. Je me suis trompé, je n’ai pas été bon. La seconde, c’est la composition d’équipe à Toulon il y a dix jours. Je pensais qu’il fallait faire différemment, non pas que je cherche à inventer des trucs. Je pensais que mettre Bautista (Delguy) à l’arrière était une bonne solution. Probablement que ce n’était pas la bonne compo », reconnaît le coach.

« Si j'avais décidé le 15 février pour Giorgi Beria...j'aurais fais en sorte de le garder »

Pour finir, Christophe Urios a évoqué le recrutement, et il n’a pas hésité non plus à parler du cas de Giorgi Beria, qu’il n’a pas souhaité conserver… en novembre dernier. « Par respect pour les joueurs, et j’ai toujours fonctionné comme ça, je fixe le 15 novembre pour les prévenir si je les garde ou pas. Concernant Giorgi, bien sûr que si la décision avait été prise le 15 février… Probablement que j’aurais fait en sorte de le garder, même si j’ai zéro regret car je suis droit dans mes bottes. Par contre, je vais sans doute changer la date de décision, attendre un peu... ».

Pour le patron sportif de l’ASM, comme pour les autres composants du club, joueurs compris, il sera donc question d’apprendre de ses erreurs.

 

Christophe Buron