Les Fêtes Napoléon III préparent leur premier "off" à Vichy

Comme chaque année, il revient. Barbichette parfaitement taillée, costume d’apparat... Napoléon III viendra saluer ses fidèles sujets, du 14 au 16 juin, à l’occasion des fêtes vichyssoises qui portent son nom.

Un événement qui déplace les foules, mais pas l’unanimité pour autant. Comme son oncle, premier du nom, Louis-Napoléon traîne aussi sa légende noire, forgée à l’aune d’un coup d’État sanglant, le 2 décembre 1851. Une pierre angulaire rouge, sur laquelle il a pourtant érigé une œuvre réformatrice et visionnaire. Ce que préfère retenir Vichy, qui a assez à faire avec sa réputation comme ça.

Des fêtes joyeuses et costumées au programme, donc, qui verront un cortège d’animations jalonner le week-end. Mais vraiment populaires, ou un peu élitistes sur les bords ?

Anne-Flore Maman-Larraufie, femme d’affaires, mécène et propriétaire du chalet des Roses, a sa petite idée sur la question : "Ces fêtes pourraient, devraient être un événement emblématique de la ville, en lien avec le patrimoine, l’Unesco.

"Mais elles n’embarquent qu’une catégorie de la population, qui aime bien se costumer. Elles ont du mal à devenir un lien entre les générations, et entre les classes sociales"

Pour tenter de remédier à cela, la jeune femme a décidé, en lien avec les équipes de Vichy mon amour, de proposer une offre parallèle. « Le postulat, c’est de se dire que beaucoup de festivals ont un “in” et un “off”. Le carnaval de Venise par exemple, ne décollait pas, avant que les habitants s’en emparent. »

D’où l’idée, pour amorcer ce changement, d’associer des commerçants locaux autour de gourmandises au goût de Second Empire (lire par ailleurs). Ou d’inviter François Tamarin, Isadora Gamberetti de son nom d’artiste, corsetier et Meilleur ouvrier de France, pour un atelier prévu à la Maison Vichy.

Cerise sur le gâteau, Anne-Flore Maman-Larraufie a également lancé la création d’un spectacle lyrique, intitulé Lewis et Alice. « L’idée, un peu loufoque, c’est d’imaginer qu’à l’époque, une soirée musicale est organisée. Lewis Caroll y assiste. Mais rien ne se passe comme prévu, et c’est ce qui l’inspire pour écrire Alice au pays des merveilles. »

Une composition écrite et proposée par trois musiciens de très haute volée : Régis Mengus (chant baryton), Laetitia Jeanson (chant mezzo-soprano et piano) et Laureen Stoulig (chant soprano). Avec une partition qui sera, de surcroît, éditée. « C’est très cher, mais grâce à Vichy mon amour, on peut le faire. »

Et ce n’est pas tout. Deux pointures seront aussi au générique : le corsetier Isadora Gamberetti mentionné plus haut pour les costumes, et Christine Vizier, renommée au cinéma pour son travail dans les films d’époque, pour les coiffures.

Le spectacle sera donné au chalet des Roses, vendredi à 18 heures, et samedi et dimanche à 11 et 17 heures (*).Autant de petites pierres sur le chemin d’un virage plus festivalier. Plus œcuménique. Au public de valider cette ambition. (*) Tarif : 25 €/ Infos et réservations : 04.70.98.71.94 et vichymonamour.fr  

Matthieu Perrinaud

GourmandisesLa Solférino. Une pizza aux accords sucrés salés, mitonnée par restaurant Le Mirage, sur les rives d’Allier, « s’inspirant des modes de cuisson traditionnels au Second Empire : longues durées, par marinade et confit ».L’Itinérant. Un « gâteau de voyage » du pâtissier Alexis Ladvie, pour rappeler qu’« entre 1848 et 1870, Napoléon III sillonne le territoire français, de Cherbourg à Lyon en passant Strasbourg et Alger, avec plus de 5.000 km parcourus ».L’Alma. Un bonbon où tous les chocolats sont « trempés à l’ancienne », imaginé par la confiserie Aux Marocains, pour commémorer la victoire française lors de la bataille de 1854.La Plombières. Une crème glacée redessinée par Jacques Decoret, renommée à partir de 1840/1860 grâce à des chefs comme Antoine Carême ou Jules gouffé.Le Castiglione. Un cocktail à base de curaçao et de Pastillade, concocté par la boutique Édouard, en hommage à la comtesse Castiglione, célèbre intrigante de l’époque.