“Love Lies Bleeding”, “C’est pas moi”, “Les Guetteurs”… Voici les sorties de la semaine !
Love Lies Bleeding de Rose Glass
Entre règlements de comptes familiaux, prise de stéroïdes, érotisme lesbien et grand banditisme, Love Lies Bleeding se pose comme un thriller révolutionnaire du point de vue de la sexualisation du corps féminin.
La critique de Bruno Deruisseau
C’est pas moi de Leos Carax
Dans ce film peuplé de fantômes (Guillaume Depardieu, Katerina Golubeva, David Bowie), la culpabilité est l’un des ressorts. Culpabilité d’un siècle (le spectre du nazisme, comme grande affaire du cinéma). Culpabilité de certains hommes (Roman Polanski, érigé en symbole d’homme d’un siècle passé, dans une séquence close par une blague bilingue malaisante sur MeToo). De ces coq-à-l’âne post-godardiens entre l’histoire, les images et l’intime surgit une enfant-marionnette. Annette. Encore.
La critique de Jean-Marc Lalanne
Juliette au printemps de Blandine Lenoir
Ce portrait tendre tire sa douceur de la bande dessinée de Camille Jourdy dont il est l’adaptation, mais aussi de son casting intelligent (Izïa Higelin, en photo, dans une surprenante retenue face à Sophie Guillemin, tout en puissance). Avec ce quatrième long métrage, Blandine Lenoir continue discrètement de se faire la portraitiste de plusieurs générations de femmes.
Les Guetteurs d’Ishana Shyamalan
Plusieurs métrages composent Les Guetteurs, et si, séparés, aucun ne convainc pleinement, il y a quelque chose de passionnant à écouter ce qu’ensemble ils disent d’Ishana Shyamalan et du rapport qu’elle entretient avec l’œuvre de son père.
Excursion de Una Gunjak
Trop soucieux de rendre compte de la réalité d’un pays dominé par un conservatisme qui brime sa jeunesse, le film perd de sa force de transgression à mesure qu’il avance. L’apathie qui s’installe et dans laquelle il baigne donne à l’ensemble une atonalité un peu brumeuse, au mieux évanescente, au pire confuse, qui finit par ébrécher les enjeux en cours et par fragiliser le point de vue.
La critique de Marilou Duponchel
Paradis Paris de Marjane Satrapi
L’humour tombe toujours à côté de la plaque dans Paradis Paris, la faute à un trop fort décalage entre l’horreur que vivent les personnages (faut-il encore rire par cynisme ?) et la mièvrerie surabondante qui pointe par la résolution de leurs arcs respectifs, ainsi que la conclusion générale, dégoulinante de bons sentiments.