"Que l’entreprise continue à tourner, peu importe comment" : une manifestation en soutien à Duralex, dans le Loiret

Près de 150 manifestants se sont rassemblés à La Chapelle-Saint-Mesmin, samedi 15 juin, en soutien aux 227 salariés de Duralex qui attendent toujours la décision du tribunal de commerce sur leur rachat ou leur liquidation (décision reportée au 17 juillet).

"Que l’entreprise continue à tourner"

La marche, de l’espace Béraire à Duralex, comptait quelques salariés, des militants de la CGT (qui avait organisé le rassemblement), mais aussi une poignée d’habitants, des élus, ou encore les drapeaux des partis politiques de gauche.

"Ce qu’on souhaite, c’est que l’entreprise continue à tourner, peu importe comment", explique un salarié. "On espère quand même que ce sera un industriel plutôt que la coopérative, ce serait plus fiable, ajoute, François, autre salarié syndiqué à la CGT. Le message qu’on passe aujourd’hui, c’est qu’on ne veut pas qu’on nous oublie."

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Le délai décidé par le tribunal de commerce, le 5 juin dernier ? "C’est bien de laisser du temps supplémentaire pour attirer des offres", assure François.

"Mais c’est encore de l’attente pour les salariés, c’est stressant, ça met les projets de vie en suspens."

"Pas un gamin qui n’ait pas bu dans un verre Duralex"

"On se bat pour la survie de l’entreprise, pour les 227 salariés de Duralex, mais aussi pour le patrimoine de France : je ne connais pas un gamin qui n’ait pas bu dans un verre Duralex", indiquent Marie-Christine et Claudette, deux militantes CGT extérieures à l’entreprise. Qui croient en cet avenir : "La société est viable, c’est surtout qu’elle a été mal gérée. Et les fonds publics, ils sont passés où ?".

"Nous savons que la décision reviendra au tribunal de commerce. Mais nous avons appelé la population à venir soutenir les salariés, et nous espérons ainsi peser sur le tribunal à travers les pouvoirs publics. C’est par ce soutien, parc cette pression sur les pouvoirs publics, que l’entreprise a survécu depuis les années 80." 

La coopérative, une fausse bonne idée ?

Comme Marie-Christine et Claudette, il exprime son scepticisme quant au projet de coopérative défendu par le directeur actuel. "En règle générale, la CGT est favorable aux Scop, sourit-il, amusé. Mais le fait que ce soit proposé par l’employeur est suspect. La moitié des salariés a voté pour cette coopérative, et on respecte leur vote. Si on s’est trompé, on l’admettra. Mais je ne pense pas que ce soit la meilleure solution." 

Le raisonnement de la CGT ?

"Duralex demande une mise de fonds énorme, au bas mot 30 millions d’euros, et là avec ce projet, on est à 70.000 euros. Il faudrait un investissement massif des pouvoirs publics, et on n’en prend pas le chemin. Et après, il faudra encore réinvestir, embaucher pour pouvoir mener une politique commerciale et vendre."

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"À la CGT, complète-t-il, on pense que l’entreprise serait plus viable si elle est reprise par un industriel ayant les moyens d’investir. Sinon, dans deux ans on refait la même. Et les salariés n’en peuvent plus de repasser sans cesse par les mêmes inquiétudes. Ils sont au bout du rouleau…"

Caroline Bozec