Nuit du handicap : Une soirée pour se mettre à la place de l'autre dans le parc des Célestins à Vichy
La troisième Nuit du handicap s'est déroulée, samedi, à Vichy, pour faire évoluer le regard porté sur les différences.
La troisième édition de la Nuit du handicap, organisée par sept étudiantes de l’Institut supérieur de rééducation psychomotrice (ISRP) de Vichy, s’est tenue, samedi soir, dans le parc des Célestins.
Sous les frondaisons, un stand de chamboule-tout incitait les participants à dégommer des préjugés préalablement écrits ou dessinés sur des boîtes de conserve, une séance de yoga à se relaxer, des goélettes à se balader en duo.
D’autres ateliers comme un test de reconnaissance olfactive les yeux bandés en compagnie de personnes malvoyantes se voulaient l’occasion de se mettre en situation. Car il s’agissait bien de s’amuser le temps d’une soirée, mais surtout, de se mettre à la place de l’autre.
Manifestation nationaleÉpaulées par des associations et des bénévoles, les étudiantes relayaient la manifestation nationale dans la cité thermale, comme elle a pu l’être dans d’autres villes en France, afin de favoriser la rencontre entre les personnes en situation de handicap et celles qui ne le sont pas.
« L’objectif est de casser les barrières », résumait Marine Mouchon, la présidente de l’association créée à Vichy pour organiser localement la Nuit du handicap. Et de partager des parcours de vie, des témoignages.
TémoignagesMère de deux filles, Morgane Tarrason était venue de Lezoux (Puy-de-Dôme) pour évoquer au micro sa fille Lina, sans laquelle l’association Les Petites Tortues n’aurait jamais vu le jour. La fillette âgée de 4 ans est atteinte d’une maladie rare, suscitée par la mutation du gène CACNA1E porteur du calcium indispensable au développement de l’enfant. Sa mère a éprouvé le besoin de fixer sur le papier tous les sentiments qui l’ont traversée les mois suivants le diagnostic médical. Il en est ressorti un livre intitulé Pourquoi nous ?Morgane Tarrason, maman de Lina et présidente de l'association Les Petites Tortues
« Elle est la seule en France à avoir cette maladie et ils sont huit dans le monde. J’ai écrit ce livre pour montrer qu’on n’est pas seuls et que cela arrive à d’autres personnes. Ce n’est pas parce qu’on est handicapé ou que son enfant l’est, qu’on est forcément malheureux. Participer à des manifestations comme celle-ci peut peut-être contribuer à apporter une vision différente sur le handicap et faire en sorte que les gens voient les choses avec le regard du nouveau-né. »
Texte et photos Estelle Dissay