Législatives: les candidats et les alliances connus, la campagne démarre sous tension
Depuis 18 heures dimanche, tous les candidats à l'un des 577 sièges de députés sont enregistrés en préfecture. Place maintenant aux réunions de terrain, à l'envoi de la propagande électorale et aux spots à la télévision.
Dans la foulée de sa victoire aux européennes, le Rassemblement national aborde cette campagne en tête des sondages, donné autour de 30% des voix.
A 28 ans, Jordan Bardella vise le poste de Premier ministre en dépit de son inexpérience. Marine Le Pen veut garder la présidence du groupe à l'Assemblée et a déclaré qu'elle ne demanderait pas la démission du président Macron en cas de victoire de son camp.
Le RN avait créé un premier séisme dans la campagne en s'alliant avec le président des LR Eric Ciotti.
Si M. Ciotti n'a pas été suivi par les cadres LR - à l'exception d'une députée et du président du mouvement des Jeunes républicains - il a indiqué dimanche soir avoir 62 candidats "du rassemblement des droites" soutenu par le RN.
Et Eric Zemmour, en dépit de son hostilité au RN, a annoncé que Reconquête ne présentera pas de candidat dans près de la moitié des circonscriptions pour favoriser "les artisans de l'union nationale" comme Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan.
En deuxième position, avec 25% des intentions de vote, la gauche a réussi le tour de force de surmonter en quelques jours des mois de divisions sous la bannière "Nouveau Front populaire". Ses leaders doivent tenir un premier rassemblement lundi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Mais, à peine formée, cette alliance fragile et très hétérogène a traversé sa première tempête avec le refus de LFI d'investir plusieurs figures historiques critiques de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, comme Alexis Corbière, qui ont décidé cependant de maintenir leurs candidatures.
Et certains postulants retenus par le mouvement de la gauche radicale, comme l'antifa Raphaël Arnault, fiché "S", dans la première circonscription du Vaucluse, suscitent de vives critiques.
Le programme économique du Nouveau Front populaire (Smic à 1.600 euros net, abandon de la réforme des retraites, indexation des salaires sur l'inflation, etc) est attaqué par la majorité qui le qualifie, comme Bruno Le Maire, de "désastre".
Limiter la casse
Gabriel Attal, qui mène la campagne, a toutefois lui aussi annoncé des mesures de pouvoir d'achat comme une augmentation de la "prime Macron" ou une baisse des factures d'électricité.
Sonnée par la dissolution et distancée dans les sondages autour de 20% des intentions de vote, la majorité est menacée d'arriver en troisième position dans nombre de circonscriptions derrière le RN et la gauche.
Pour éviter cela, elle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite, de gauche ou du groupe indépendant Liot, jugés constructifs.
C'est le cas à droite des députés LR sortants Michèle Tabarot, Marie-Christine Dalloz, Virginie Duby-Muller, Emilie Bonnivard, Nicolas Forissier, Philippe Juvin ou encore Julien Dive.
A gauche, la macronie n'affiche pas de candidat contre le PS Jérôme Guedj, qui se représente dans l'Essonne hors "Nouveau Front populaire". François Hollande, qui a créé la surprise en annonçant sa candidature en Corrèze, n'a pas non plus d'adversaire de la majorité.
De son côté, la branche LR anti-Ciotti, qui tente de maintenir sa voix, a annoncé dimanche soir avoir investi "près de 400 candidats".
Le choc de la dissolution, et la possibilité de voir arriver l'extrême droite au pouvoir, s'est invité jusqu'à l'Euro de football en Allemagne.
Après la prise de position de l'attaquant Marcus Thuram contre le RN, le capitaine de l'équipe de France Kylian Mbappé a déclaré dimanche être "contre les extrêmes" et appelé "les jeunes à aller voter".