Le débat municipal s'anime autour de la transition écologique de Clermont-Ferrand
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L'un des principaux points à l'ordre du jour du conseil municipal de Clermont-Ferrand de ce vendredi 21 juin est le rapport d'étape sur la ville en transition. L'occasion de faire le point sur les mesures mises en place face à l'urgence climatique. Et d'alimenter le débat.
Chaque année, la ville de Clermont-Ferrand évalue ses politiques publiques de transition énergétique et écologique. Le rapport d'étape de la ville en transition était au menu du conseil municipal du vendredi 21 juin, le dernier avant la trêve estivale.
C'est le jeu, l'opposition de droite et du centre ne dresse pas un bilan aussi positif que la majorité. Pour Julien Bony (LR), "ce rapport reste une énumération de projets qui vont plutôt dans le bon sens, mais qui ressemble plus à un outil de propagande plus qu'à un outil de pilotage."
Les reproches de la droite et du centreLe leader de la droite présente plusieurs reproches comme le retard en matière d'éclairage public avec des leds, le photovoltaïque qui reste à la traîne, l'absence d'investissement sur la Maison des sports (le bâtiment le plus énergivore de la ville) ou le manque de bornes de recharges électriques : "Pour remplir votre objectif d'être un territoire à énergie positive à horizon 2050, il faut penser à d'autres pistes comme la géothermie. Il faut être moins dogmatique, entendre nos propositions et impulser un vrai virage."
Alexis Blondeau (Renaissance) évoque le "green-washing municipal", notamment lorsqu'il s'agit de préparer la ville aux canicules. Enfin, à gauche, Diego Landivar (LFI) regrette que Clermont-Ferrand, comme l'ensemble des communes de France, s'engage dans la course aux labels :
A les entendre, toutes les villes semblent vertueuses. On a trop tendance à rendre l'écologie neutre et technique et on n'en fait plus une question politique. Plus on labellise l'action publique, moins on la politise
Plusieurs membres de la majorité se sont relayés pour défendre ces actions. Au passage, Olivier Bianchi, maire, a accusé l'opposition de travestir la réalité et de pencher vers le populisme.
"Nous ne nous appuyons pas sur des dogmes, comme vous le laissez entendre, mais sur la science", ajoute Nicolas Bonnet, adjoint à la nature en ville, en dénonçant les "accusations paradoxales" de la droite.
La ville de Clermont décroche sa troisième étoilePour présenter ce dossier de la transition écologique, Anne-Laure Stanislas, adjointe en charge de ces questions, s'est appuyée sur le label de l'Ademe baptisé "Territoire en transition écologique Climat Air Énergie".
Clermont-Ferrand vient ainsi de décrocher sa troisième étoile, atteignant 58,6% des actions qu'elle pourrait réaliser au regard de ses compétences.
Un score honorable, au-delà des prévisions établies en 2019, qui découle, selon l'élue écologique, de "la forte volonté municipale à porter ce schéma de transition". Anne-Laure Stanislas met en avant l'engagement des agents en interne, la mise en œuvre d'un budget carbone au sein des services, la stratégie de rénovation des bâtiments, les efforts de végétalisation (des cours d'écoles et de l'espace public) ou la limitation à 30 km/h.
Bilan et nouvelles actions en matière de transitionCe rapport permet de revenir sur les nouveautés engagées en 2023 : l'ouverture du centre associatif et sportif Édith-Tavert (qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme) ; le conseil municipal des enfants ; l'inauguration du 25 Gisèle-Halimi ; ou le premier bilan des émissions de gaz à effet de serre du CCAS. L'année a également permis de poursuivre des programmes engagés : Respire à la récré ; Clermont en herbe ; des travaux d'amélioration dans les écoles ; ou la formation des agents aux enjeux des transitions.
L'occasion par ailleurs de tirer le bilan d'actions mises en œuvre précédemment : l'extinction de l'éclairage public en milieu de nuit (baisse de 18% de la consommation énergétique par rapport à 2021/22) ; la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines (70g de déchets résiduels contre 90g en 2022) ; ou C.Vélo (1.022.606 déplacements en 2022, en hausse de 42% par rapport à 2021 et de 86% par rapport à 2020).
Fabrice Mina