Avec le groupe C-LY, le trip hop minimaliste made in Corrèze

Marjolaine Paitel, sa voix chaude et modulée, ses rythmes jazzy et ses chansons qu’elle balance avec énergie et émotion. Sauf que « j’ai mal vécu la période du Covid, un ras-le-bol général, reconnaît-elle. Je voulais sortir du caractère jazz et faire autre chose. »

Un « enchaînement de retrouvailles » plus tard, la voilà devenue la voix d’un nouvel ensemble, C-LY, entourée de trois musiciens corréziens comme elle, chacun ami et partenaire au gré de projets antérieurs. « J’avais envie de créer une formation et de jouer dans un style néo-classique trip hop minimaliste dont j’avais fait un solo pendant le Covid, précise Nicolas Granelet. L’idée, c’était d’intégrer des percussions et du chant dans cette formation. »

Certains morceaux sont très doux, d’autres plus sauvages. On cherche à épurer notre style.

Dans C-LY, lui joue donc du piano, Alban Guyonnet des percussions, Sébastien Verlhac de la guitare et du violoncelle, autour de Marjolaine Paitel au chant. « On avait le désir de retrouver la scène, de se retrouver sur un projet commun et, musicalement, que ce soit un peu plus grand public, note Alban. Sans faire simple, d’aller chercher une musique moins complexe dans son architecture musicale pour toucher plus de gens. »

Une musique plus simple pour élargir le public

Le public des débuts justement est « varié. Ce sont des gens qui écoutent de tout. Ils sont assez surpris de ce qu’on a combiné », apprécie-t-il. Nicolas Granelet amène « des embryons de compositions. Puis on agence la musique ensemble. Tout le monde s’écoute, on est complémentaire. Ce n’est pas simple, on ne vient pas tous du même univers, mais on reste tous dans le même axe : créer quelque chose d’inclassable. »

Dans leur ligne de mire, Agnes Obel, Olafur Arnalds, Ahana Rai, Archive ou encore Portishead. « Certains morceaux sont très doux, d’autres plus sauvages. On cherche à épurer notre style », note Alban, héritier de la musique trad. « J’amène peut-être une rythmique un peu différente qu’un batteur classique. L’idée, c’est d’avoir un set hybride pour colorer cet univers différent. » « J’ai le plaisir et la volonté de changer certaines intentions vocales », apprécie Marjolaine Paitel. 

Ce n’est pas un projet fou (pour silly en anglais, orthographié de façon graphique en C-LY, N.D.L.R.), mais il y a un côté zéro limite.

« Dans les textes, on a la volonté de franchir des barrières. Pas d’être engagés, mais d’évoquer d’où on vient, où l’on va, d’être proche de la nature ; ce sont plutôt des rêveries, mais avec la conscience de ce qui nous entoure. »

Un clip par mois

À l’actif du nouveau groupe, une belle série de résidences, aux Lendemains qui Chantent à Tulle ou à l’auditorium Sophie-Dessus d’Uzerche ; une autre en octobre à la SMAC Le Rocher de Palmer à Bordeaux.

Et des actualités régulières sur les réseaux et plateformes : un morceau et une vidéo par mois (avec Pierrick Aubouin à la réalisation), avant la sortie d’un album fin 2024-début 2025. Et des concerts en prévision, le 27 septembre à Brive, dans le cadre de Zik en Scène, pour commencer.

« Si ça marche, C-LY sera notre projet prioritaire. On aime l’idée de s’y investir. Ce n’est pas un projet fou (pour silly en anglais, orthographié de façon graphique en C-LY, N.D.L.R.), sourit Marjolaine Paitel, mais il offre une ouverture tellement vaste. Il y a un côté zéro limite. »

(*) Retrouver C-LY sur C-LY. org, les réseaux Facebook, X, Instagram et TikTok et leur chaîne Youtube.

Financement participatif. Le groupe a ouvert une cagnotte sur KissKiss BankBank, jusqu’à début juillet, pour financer ses clips, enregistrements et sa promotion. Objectif : 6.000 € « pour travailler notre visibilité ».

Blandine Hutin-Mercier