Vulcania, Lemptégy, Parc animalier : comment les parcs d'attractions du Puy-de-Dôme attirent leurs clientèles
Vulcania, le volcan de Lemptégy et le Parc animalier d’Auvergne ont enregistré de très bonnes fréquentations en 2023 : 381.000 visiteurs pour le parc d’attractions et scientifique dédié au volcanisme (soit sa quatrième performance annuelle), basé à Saint-Ours-les-Roches?; 190.000 entrées pour le volcan à ciel ouvert (un record depuis sa création en 1992), juste à côté de Vulcania?; et 110.000 personnes pour le parc animalier d’Ardes-sur-Couze, soit un niveau avant-Covid retrouvé. Bien sûr, la période post-Covid, favorable aux destinations nature, a contribué à ces bons résultats. Mais pas seulement. La nécessité d’attirer puis de faire revenir des visiteurs pousse ces parcs à être imaginatifs. Une créativité qui repose sur trois piliers.
1Proposer des nouveautés. Depuis son ouverture en 2002, le parc Vulcania a investi régulièrement pour étoffer son offre. Grâce aux équipements les plus récents, Vulcania peut accueillir 6.000 visiteurs par jour : le roller coaster Namazu ouvert en 2021 (600 personnes à l’heure), élu attraction européenne de l’année 2021, et le planétarium, le plus grand de France, inauguré en 2022 (800 personnes par heure). Vulcania profite (et fait profiter le territoire) de sa forte notoriété. Il est un des cinq parcs les plus cités dans les enquêtes en France, avec les mastodontes que sont Eurodisney, le parc Astérix ou le Puy-du-Fou. Résultat : quatre visiteurs sur cinq viennent pour la première fois chaque année et les trois quarts ne sont pas auvergnats.
Grâce à des nouveautés comme le Namazu, Vulcania peut accueillir 6.000 personnes en une journée. La moitié de ces visiteurs font ensuite le court déplacement vers Lemptégy qui propose de visiter le cœur d’un volcan. Là aussi, le gérant, Philippe Montel, investit régulièrement pour que son site reste attractif : il vient d’inaugurer des lodges (voir plus loin) qui lui permettent de proposer désormais « une offre complète » : hébergement, salles de réunion et restauration. A Ardes-sur-Couze, un restaurant self a été ouvert de 2021, venant compléter des offres de restauration à emporter, et cette année le parc a investi dans une cuisine animalière ouverte où l’on peut voir comment sont préparés les repas des 350 animaux.
2Se diversifier. Si la plupart des visiteurs viennent l’été, ces parcs sont ouverts une grande partie de l’année. Alors il faut diversifier l’offre pour attirer une clientèle plus large. Les scolaires sont nombreux, surtout en ce moment. Mais les entreprises le sont aussi de plus en plus. Grâce à la collaboration d’un prestataire, tout un panel d’activités est proposé à ceux qui choisissent de venir à Lemptégy : tir à l’arc, paintball, VTT, etc. Grâce à son restaurant, le Parc animalier peut aussi attirer des entreprises et organiser des mariages. « C’est important de diversifier nos revenus pour ne pas être trop tributaire de la météo : quand il fait mauvais, ou trop chaud, la fréquentation baisse », pointe Marie Demoulin, la directrice du parc animalier. A Vulcania, 200 événements d’entreprises sont organisés chaque année.
Dans les trois structures, les boutiques sont très importantes et l’effort pour proposer de la qualité et des produits régionaux est notable. A Ardes, 12 % du chiffre d’affaires est réalisé à la boutique et à Lemptégy, chaque visiteur laisse en moyenne 3 € pour repartir avec un souvenir. Un effort semblable est réalisé dans les points de restauration, où les circuits courts sont privilégiés, assurant des retombées autour des parcs.
3Proposer des hébergements. Pour que les touristes restent plus longtemps, il faut leur proposer de l’hébergement. Les trois parcs l’ont bien compris. Vingt-quatre lodges pouvant accueillir, dès une nuit, entre deux et six personnes, viennent d’être inaugurés sur les flancs du volcan de Lemptégy. Un investissement de 5,7 millions d’euros qui s’avère payant puisque les lodges affichent complet tout cet été. Vulcania n’a pas encore de structure hôtelière mais sa directrice, Sophie Rognon, révèle qu’un projet de resort devrait aboutir dans les prochaines années. En attendant, Vulcania a noué un partenariat avec le Club hôtelier de Clermont et récemment avec Lemptégy et ses lodges.Le parc animalier vient de racheter l’hôtel de Parentignat, situé à une vingtaine de minutes, et a décoré les onze chambres sur le thème animalier, afin d’élargir sa clientèle. Au Parc animalier d’Ardes-sur-Couze, le propriétaire privé a acquis le manoir de Parentignat à une vingtaine de minutes de voiture pour y créer un hôtel de onze chambres, dont certaines sont des suites familiales, et toutes décorées dans la thématique animalière. 600.000 € d’investissements sont prévus dans le manoir, dont 450.000 ont déjà été engagés. Comme au parc, des mariages y sont désormais organisés. L’hôtel doit permettre entre autres d’attirer plus de clientèle étrangère, qui représente aujourd’hui seulement 5 % des visiteurs du Parc animalier.
Laurent Bernard