Jugé pour des agressions sexuelles sur trois jeunes filles à Montluçon : le tribunal décide d'une relaxe "au bénéfice du doute"
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Un homme de 43 ans était jugé par le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier), ce mardi 25 juin, pour des agressions sexuelles sur trois femmes, entre juin 2016 et juillet 2019 dans la cité des bords du cher. Il a été relaxé "au bénéfice du doute".
L’interrogatoire est laborieux. À chaque question, le prévenu, âgé de 43 ans, se lance dans une véritable logorrhée, ne répond pas vraiment aux questions. Mais, en visioconférence depuis le centre pénitentiaire où il est incarcéré pour une affaire de violences, il est au moins clair sur un point : "Je suis innocent."
Pourtant, trois femmes, alors âgées de 17 à 20 ans, qui se côtoyaient à son domicile, à Montluçon, l’accusent de viols (ces viols ont été requalifiés en agressions sexuelles et sont donc jugés par un tribunal correctionnel) et d’agressions sexuelles.
Trois jeunes femmes de 17 à 20 ansUne de ses belles-filles d’abord, pour des faits qui auraient été commis entre septembre 2018 et juillet 2019. Elle assure que le quadragénaire lui aurait touché les seins, le sexe, embrassé le cou… Elle rapporte également des viols digitaux. "Jamais de la vie?!", lance-t-il.
Une deuxième l’accuse également d’un viol digital et d’agressions sexuelles, en juin 2019. L’homme, qui reconnaît un suçon dans le cadre d’un "cap ou pas cap", se défend : "Il y avait de l’attirance mais c’était impossible à cause de la différence d’âge. Il n’y a jamais eu plus que le suçon". Et son avocat, Me Racot, de produire des échanges de messages entre son client et la jeune femme, montrant qu’ils ne s’étaient pas vus le jour du viol présumé.
Enfin, une dernière plaignante soutient, elle, avoir été victime d’agressions sexuelles entre juin 2016 et janvier 2019. Là aussi, il réfute : "Il y a eu un pacte entre elles pour me causer du mal. Elles ont fait ça parce que ce sont des copines. Je n’ai rien fait". Il évoque alors la concomitance des dépôts de plaintes : les 11, 12 et 17 juillet 2019.
Un "profil inquiétant""Il n’y a ni preuve scientifique ni aveux", reconnaît le procureur de la République. Qui soutient : "Il y a une conjonction de plusieurs éléments". "L’emprise" que le quadragénaire aurait eue sur ces jeunes filles "fragiles", le "traumatisme" constaté chez ces dernières et surtout le "profil inquiétant" du prévenu.
Un homme condamné pour deux viols en Allemagne en 2004 et qui a été, au fil des années, concerné par plusieurs procédures pour viols et agressions sexuelles, toutes classées sans suite par manque d’éléments. Quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt ont été requis.
De quoi faire réagir Me Racot : "Il n’y a aucune preuve dans ce dossier?! Il ne repose que sur des accusations. Il existe le principe de présomption d’innocence. Et le doute doit profiter au prévenu".
C’est justement "au bénéfice du doute" que le tribunal prononce une relaxe.
Laura Morel