Puy-de-Dôme : ils se servaient dans les stocks de pièces détachées automobiles
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Deux ex-salariés d’une société spécialisée dans la vente de pièces détachées automobiles et un ancien agent d’entretien d’une entreprise sous-traitante ont été condamnés à de la prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Pendant plusieurs mois, ils avaient tapé dans les stocks…
Tout était parti d’une dénonciation parvenue, fin 2023, aux responsables d’une entreprise spécialisée dans la vente de pièces détachées automobiles, basée dans la zone industrielle du Brézet, à Clermont-Ferrand.
Un agent d’entretien d’une société sous-traitante se servirait depuis des mois dans les stocks, emportant son butin sur son autolaveuse, puis dans sa voiture, avec la complicité de deux salariés, employés comme magasinier et préparateur de commandes.
Neufs et encore dans les emballagesAprès le dépôt d’une plainte, les trois hommes, âgés de 34, 53 et 65 ans, avaient été interpellés et placés en garde à vue, le 6 décembre. Et les perquisitions avaient permis aux enquêteurs de mettre la main sur une myriade de pièces détachées et d’équipements divers issus des stocks de la société, pour la plupart neufs et encore dans leurs emballages d’origine.
Face au tribunal correctionnel clermontois, ce mercredi 26 juin, le plus âgé des trois prévenus (l’agent d’entretien), a admis que la moitié de tout ce qui avait été découvert dans son véhicule et à son domicile provenait bien des vols commis au préjudice de la société clermontoise.
Une pratique autorisée au sein de l'entreprise ?Les deux autres (les ex-salariés, licenciés pour faute lourde après la révélation des faits) ont, en revanche, maintenu que leur ancien employeur – qui a pourtant toujours nié cette pratique – les autorisait, à l’époque, à récupérer dans des bennes, sur le site même de la société, des articles de fins de séries ou dont le conditionnement était endommagé.
"Pourquoi cette société aurait-elle choisi de jeter des produits neufs et encore emballés plutôt que de les vendre ? Cela n’a strictement aucun sens !", a estimé l’avocate de la partie civile, Me Manon Gaudin-Pecout, du barreau de Poitiers.
Après que le représentant du ministère public, Guillaume France, a requis des peines avec sursis simple (quatre mois pour l’un et six mois pour les deux autres), Me Eugène Bangoura, du barreau de Bourges, avocat de l’ancien agent d’entretien, a rappelé que son client "a cédé à la tentation et à la facilité en se servant dans les stocks, alors qu’il était dans une situation personnelle délicate". "Il a agi avec opportunisme et amateurisme, sans en avoir jamais retiré aucun bénéfice".
De la prison avec sursisSa consœur clermontoise, Me Florence Voute, pour les deux ex-salariés, a regretté "une enquête de police menée à charge, sur les seules affirmations de la société".
Elle a insisté, se fondant sur le témoignage d’un membre du comité social et économique de la société, sur l’usage "qui voulait que des produits de fins de séries ou aux emballages défectueux pouvaient bel et bien être récupérés par les employés". Elle a plaidé une double relaxe.
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public (*).
Christian Lefèvre
(*) Une audience sur intérêts civils, en octobre prochain, permettra de fixer le montant des dommages et intérêts que devront verser les trois hommes à la société victime des vols.