Au Puy-en-Velay, la cour du lycée Simone-Weil se transforme en un véritable parcours de drone
Partant du constat que le secteur du numérique et de l’informatique a du mal à recruter surtout des femmes, un projet « drone » a été mis en place cette année au sein du lycée Simone-Weil afin de séduire les élèves et pourquoi pas créer des vocations.
Transformer la cour du lycée en un véritable parcours de drone… Non, ces élèves de seconde et de première au lycée Simone-Weil du Puy-en-Velay ne sont pas en train de sécher les cours pour « s’éclater » avec leurs machines volantes mais au contraire de finaliser en beauté leur projet pédagogique sous la houlette de leurs enseignants Yannick Chappuis, Hervé Marchal et Lydie Remandet Chany. Objectif de ce projet « drone » tant insolite que pédagogique : intéresser les élèves aux métiers de demain dans le domaine de la nouvelle technologie par le biais d’ateliers concrets.
« Intéresser les jeunes de quartiers et les filles au domaine scientifique »La semaine dernière, il était temps pour cette dizaine d’élèves de mettre en application toutes les heures de théorie et d’entraînement. Tout un parcours a été dessiné dans la cour située au cœur du lycée à l’aide de rubalises et de divers mobiliers.
« Les élèves devaient faire passer les drones avec précision sous des tables, entre des buissons et suivre tout un périmètre rubalisé. Il y avait également un aspect positionnement où il leur était demandé de poser les machines à un endroit précis », indique Serge Boudignon, l’initiateur du projet et directeur de FACE43 (Fondation agir contre l’exclusion). Et de rajouter : « l’autre objectif et d’intéresser les filles au domaine scientifique car elles ont tendance à s’autocensurer sur ce type de filière. Suite à cette démonstration, on a déjà des filles qui veulent se greffer au projet pour l’année prochaine. Spontanément, elles ont tendance à ce dire que ces métiers ne sont pas pour elles alors qu’on voit bien qu’elles peuvent être séduites en assistant concrètement à ces ateliers-là. »
L’année prochaine, ce projet « drone » devrait être bien plus conséquent puisque les engins devraient être modifiés par les élèves eux-mêmes grâce à des pièces fabriquées par des imprimantes 3D en partenariat avec l’entreprise Bobitech à Saint-Julien-Chapteuil.
« Fabriquer les drones de A à Z »« Les élèves dessineront les pièces sur logiciel pour ajouter encore plus de compétences au projet. L’idée est par exemple de modifier les machines pour leur faire porter des charges plus lourdes ou encore de les rendre plus précis en modifiant la taille des pales. À terme l’objectif est de pouvoir fabriquer les drones de A à Z », détaille Serge Boudignon.
Au-delà de ce fameux projet drone, l’établissement s’est investi largement depuis plusieurs années dans le secteur du numérique. Le lycée a remporté cette année deux Trophées NSI (numérique et sciences informatiques). Tous les ans, le rectorat récompense des projets réalisés en équipe de 2 à 5 élèves dans le cadre de l’enseignement de spécialité Numérique et sciences informatiques.Les drones devaient respecter un parcours précis. Photo DR
Des élèves de première du lycée ponot (Lorick Pascal, Wilhelm De Vos et Anselme Dufosse) ont reçu le prix Originalité grâce à leur projet « Le petit Pascal », une sorte de conjugueur automatique permettant à une personne « ayant des doutes sur la conjugaison d’un verbe ou un peu de créativité verbale de vérifier ou créer la conjugaison d’un verbe ». Un second prix a également été décerné pour le projet original « Alpine Adventures ». Les élèves Clara Monnier et Andréa Pascal ont créé une application permettant d’optimiser une journée de ski en passant le moins de temps possible dans les remontées mécaniques.
Christophe Coffy