Législatives : les électeurs votent déjà aux Antilles et en Amérique pour le premier tour du scrutin

Ce samedi 29 juin, les électeurs de certains territoires se rendent déjà aux bureaux de vote pour le premier tour de ces élections législatives particulièrement scrutées. Une forte participation est attendue dans une France suspendue à l'hypothèse de l'extrême droite au pouvoir.

Alors que les candidats sont désormais tenus à une trêve électorale jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, les électeurs français de Saint?Pierre?et?Miquelon, des Antilles, de Guyane, de Polynésie française ou encore ceux vivant sur le continent américain ouvriront progressivement le bal ce samedi 29 juin.

Sondeurs et politiques s'attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles seuls 47,51% des électeurs s'étaient déplacés. Cette fois-ci, la participation pourrait atteindre, voire dépasser, les deux tiers des inscrits. Un regain dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives, qui pour la première fois depuis 1997 ne seront pas alignées avec le scrutin présidentiel. 

Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, a identifié vendredi "deux dynamiques". "Une dynamique d'espérance", avec l'espoir d'une alternance chez les électeurs de gauche ou du RN, et "un moteur de mobilisation qui est la politisation négative, la peur, la crainte suscitée" par le RN et/ou par la France Insoumise, a détaillé l'analyste.

Signes de la forte mobilisation attendue les 30 juin et 7 juillet : le nombre de procurations a grimpé en flèche pour dépasser les 2 millions, et le vote en ligne ouvert jusqu'à jeudi aux Français résidant à l'étranger a atteint un record (410.000 votes contre 250.000 en 2022). 

Grands inconnus suite à ce premier tour : le nombre de triangulaires, attendu en très forte hausse, et le nombre de désistements qui suivront pour tenter d'unir des voix contre le RN. Autre conséquence probable de la participation, un nombre important de députés pourrait être élus dès le premier tour — certains sondeurs tablent sur 80 ou 90 cas. Les conditions d'élection au premier tour seront en effet plus facilement atteignables, car le vainqueur doit avoir une majorité absolue des suffrages exprimés et au moins un quart du nombre des électeurs inscrits. Les premiers élus sont d'ailleurs invités dès lundi à venir prendre ou reprendre leurs repères à l'Assemblée nationale.

Avec AFP