Il y a 80 ans que Roger Gerbaud fut fusillé
Le Grand-Bourg. Il y a 80 ans que Roger Gerbaud fut fusillé!. Chaque année, le 23 juin, deux cérémonies se succèdent sur la commune du Grand-Bourg. La première se déroule au lieu-dit La Folie, où Gérard Pradeau a retracé le combat mené par le lieutenant François, né Roger Gerbaud le 19 janvier 1922, qui, il y a 80 ans, fut victime du fascisme. Capturé le 17 mai 1944, torturé au camp de la Bonnelle, un bois situé entre Saint-Maurice-la-Souterraine et La Souterraine, il fut, après d’odieuses tortures, fusillé par des miliciens français à la maison d’arrêt de Limoges à l’âge de 22 ans, le 23 juin 1944.
Traqué autour de La SouterraineEntré dans la clandestinité dès le 8 mai 1943, il fit partie des premiers maquisards ainsi que du premier groupe de combat, le groupe de combat FTP « d’Estienne d’Orves » qui prit son autonomie le 1 er août 1943.
Installé à Saint-Agnant-de-Versillat, il conduisit à partir de l’été 1943 des actions de sabotages et déraillements sur la ligne Paris-Toulouse.
Attaqué à Montautre le 19 août 1943 par les forces de maintien de l’ordre du gouvernement de Vichy puis traqué dans tout le secteur de La Souterraine par les mêmes forces constamment renforcées, le maquis dut à plusieurs reprises changer de lieu d’installation.
Roger Gerbaud fut nommé lieutenant FTP en mars 1944 et reçut le commandement de la 2101 compagnie FTP.
En mai 1944, le groupe évacua un camp à Saint-Priest-la-Feuille et installa un nouveau camp près de Saint-Maurice-la-Souterraine, dans le bois de la Bonnelle. Une attaque fut conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles, francs gardes de la milice et policiers.
Après un violent combat, le maquis fut vaincu, deux Résistants tués, et dix-sept (dont les deux chefs, Roger Gerbaud et André Béguin) faits prisonniers. Roger Gerbaud fut ensuite conduit à Limoges, torturé à de nombreuses reprises, mais ne parla pas. Il fut finalement présenté devant une « cour martiale » et fut exécuté aussitôt.
Des républicains espagnolsRaoul Vaugelade a lu un poème de M. Parotin écrit en hommage à Roger Gerbaud.
Puis le cortège s’est dirigé au village de La Montagne devant la stèle érigée à la mémoire de quatre républicains espagnols (*) victimes de délation le 20 mars 1944 et arrêtés à Nouvelours. Emprisonnés à Limoges et torturés, ils firent preuve de mutisme et de grand courage. C’est Bernard Lacroix qui a rappelé leur parcours.
(*) Roberto Francisco, Marco Raomon et José Fuantés furent fusillés le 4 avril 1944. Miguel Lopez, lieutenant de l’armée républicaine espagnole et ancien garde du président Azana, fut fusillé le 19 mai 1944 après hospitalisation pour pouvoir reprendre les interrogatoires ; il avait déjà été condamné par contumace à quinze ans de travaux forcés le 13 octobre 1943.